C’EST un fait, les pharmaciens vieillissent. L’âge moyen de la profession (toutes sections confondues) a pris un mois en l’espace d’un an pour atteindre aujourd’hui, 46,6 ans. Un constat qui souligne avant tout la perte d’attractivité de la profession auprès des jeunes.
Et les difficultés économiques. Alors que la retraite moyenne des pharmaciens s’élève à 1900 euros, 33 % des adjoints intérimaires ont plus de 60 ans, parmi eux, des titulaires venus compléter leur retraite. Sans compter ceux qui reportent leur départ à la retraite « dans l’espoir de conditions de revente plus favorables », comme le souligne Alain Delgutte, président de la section A. Ainsi, alors qu’en 2013, 38 % des pharmaciens âgés de 66 à 70 ans avaient cessé leur activité, ils ne sont plus que 23 %, un an plus tard, à avoir franchi le pas du départ à la retraite. Résultat : un tiers des titulaires a aujourd’hui plus de 56 ans, 2 150 ont même plus de 65 ans !
Ces données démographiques ne sont pas nouvelles, mais la volatilité croissante des diplômés commence à inquiéter les professionnels, car elle s’aggrave d’année en année. En 2014, 27,8 % des jeunes diplômés ne se sont pas inscrits à l’Ordre, quelle qu’en soit la section. Soit 862 diplômes dans la nature. Ils n’étaient que 13 % cinq ans plus tôt. Cette « évaporation » n’est pas propre à la pharmacie et touche également le corps médical, par exemple.
Elle n’en questionne pas moins le système de recrutement et de formation des jeunes. Certes, le numerus clausus n’a cessé d’être réévalué depuis 2002. Pour autant, il faudra des années pour combler le déficit, le nombre d’inscrits en 2014 ayant retrouvé le niveau de 2005.
Le numerus clausus de 2014, et ses 3 095 recrues, soit 37,5 % de plus qu’il y a douze ans, suffiront-ils à pallier l’évaporation des forces vives ? Et à assurer le renouvellement des 20 044 pharmaciens qui dans dix ans, partiront à la retraite ? Pas sûr. Isabelle Adenot, commentant les dernières statistiques veut y voir un signe de rajeunissement : « Nous dénombrons aujourd’hui 12 000 jeunes de moins de 35 ans. En 2004, ils n’étaient que 10 000, la relève commence à arriver ». Et la profession persiste à croire qu’en 2021, la pyramide des âges s’inversera enfin.
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