LES « STATISTIQUES professionnelles de la pharmacie » réalisées par les experts-comptables membres du groupement CGP* confirment les tendances observées récemment quant à l’évolution du chiffre d’affaires des officines en 2013**. D’après cette enquête, en effet, le chiffre d’affaires hors taxes de l’ensemble des officines françaises a baissé de 0,86 % l’an dernier, le chiffre d’affaires moyen s’élevant à 1 679 766 €, contre 1 694 406 € en 2012. Surtout, ce chiffre d’affaires se modifie en profondeur. L’analyse de l’activité par taux de TVA montre en effet une baisse significative de la part de l’activité sur les médicaments remboursables (- 2,45 %), en raison, expliquent les auteurs de cette étude, « de la baisse des prix, de la limitation des prescriptions, des déremboursements et du développement des génériques ». Mais, en revanche, les autres secteurs de l’activité des officines enregistrent une belle progression : + 4,80 % en 2013 pour l’OTC, et + 4,35 % pour la parapharmacie et les produits inscrits à la liste des produits et prestations remboursables. « On ne peut pas dire que l’activité des officines soit sinistrée en 2013, commente Olivier Desplats, expert-comptable à Lille et membre du réseau CGP. Mais il est vrai que la baisse des prix sur les médicaments remboursables a un impact sur l’ensemble de l’activité officinale. »
Prestations en hausse.
Mais c’est sur la marge commerciale que les chiffres sont les plus significatifs. Avant prestations génériques, le taux de marge brute s’établit en effet, en moyenne, à 29,30 % du chiffre d’affaires, soit 492 200 € en valeur. Si l’on y ajoute les prestations de services (qui s’élèvent en moyenne à 43 200 € en 2013), ce taux atteint 31,90 %. Au total, l’évolution de la marge brute en valeur progresse donc de 1,53 %. Seules les officines dont le chiffre d’affaires est inférieur à un million d’euros enregistrent une baisse de cette marge. « Nous n’avons jamais connu une marge aussi élevée depuis quinze ans, et les officines n’ont jamais été aussi rentables », poursuit Olivier Desplats. Cependant, cette recomposition de la marge commerciale pose question. Les contrats de coopération commerciale sur les génériques augmentent de près de 23 % en 2013 et représentent à eux seuls 20 % de l’excédent brut d’exploitation des officines. « Ces prestations contribuent grandement à la survie des officines les plus fragiles. Sans leur développement, nous aurions constaté une dégradation de la rentabilité des officines. Or les menaces qui pèsent sur leur maintien doivent être prises au sérieux. Le modèle économique actuel axé uniquement sur le développement du générique n’est plus tenable », notent les experts-comptables de CGP.
Conclusion : le pharmacien titulaire doit aujourd’hui suivre de façon régulière l’évolution de sa marge en valeur et non son seul chiffre d’affaires. La mise en place d’un tableau de bord de suivi de marge est une nécessité pour le pilotage de l’officine.
** Voir notamment notre édition du 27 mars.
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