L’assurance-maladie et les syndicats d’officinaux ont dressé hier le premier bilan de l’observatoire sur la rémunération de l’officine. Résultat, la marge (commerciale + honoraires) est en baisse de 1,7 % sur le premier semestre 2015 et de 2,4 % entre 2013 et 2014. « Cela confirme ce que nous disions », indique Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), même s’il estime que le recul est plutôt de 2,1 % pour la première moitié de 2015. Pour lui, cela signifie bien que la réforme de l’honoraire n’apporte rien et que l’économie de l’officine continue de s’enfoncer dans le rouge. Il réfute l’argument selon lequel la diminution de la marge est la conséquence de nouvelles baisses de prix car, selon lui, elles étaient connues au moment de la signature de l’accord conventionnel sur l’honoraire par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’assurance-maladie. « Les baisses de prix s’inscrivent dans le cadre du pacte de stabilité dévoilé en avril 2014 », insiste Gilles Bonnefond.
Philippe Besset, vice-président de la FSPF, ne fait pas la même lecture des chiffres de l’observatoire. Selon lui, « l’assurance-maladie conclut que sur le champ du médicament remboursable hors homéopathie présenté au remboursement sur le premier semestre, la réforme à un impact positif de 25 millions d’euros sur l’économie et elle a protégé l’officine des baisses de prix à hauteur de 20 % ». Autrement dit, « la réforme est positive mais elle ne suffit pas à compenser les baisses de prix ». Il conteste, en revanche, l’évolution globale des ressources de l’officine (marge, ROSP générique et AVK, gardes, CICE, remises sur les génériques) évaluée par l’assurance-maladie à + 0,5 % en 2015 (en cumul annuel mobile) par rapport à 2014. « Cette façon de présenter les chiffres n’est pas bonne, explique le vice-président de la FSPF. En année pleine, l’évolution se situera plutôt entre – 0,5 % et 0 % ». Il ajoute : « L’observatoire a un intérêt mais il ne suffit à présenter les problèmes des pharmacies de proximité, rurale ou de quartier, particulièrement touchées par les baisses de prix. Il faut en tirer les conséquences et mettre en place un plan d’urgence pour ces pharmacies. Peut-être que l’évolution des ressources de la pharmacie est à 0, mais les charges ont augmenté. »
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