L’excédent brut d’exploitation des pharmacies d’un chiffre d’affaires inférieur à 1 million d’euros a chuté de 7 % en un an. Soit 30 % de rémunération en moins pour leur titulaire.
Pour les officines réalisant moins d’un million de chiffres d’affaires annuel, la situation est plus que préoccupante. Selon les statistiques professionnelles de la pharmacie publiées aujourd’hui par le réseau d’experts-comptables indépendants CGP *, en 2018, leur excédent brut d’exploitation (EBE) a chuté de 6,97 %, à 86 500, soit 11,44 % de leur chiffre d’affaires (HT). Comme le signale Joël Lecoeur, expert-comptable du cabinet LLA et président du réseau CGP, « cette baisse équivaut en valeur à 6 700 euros, soit près d’un tiers de la rémunération du titulaire ». Le constat est d’autant plus inquiétant que l’EBE de cette typologie de pharmacies s’était maintenu entre 2016 et 2017. Cette tendance dénote les difficultés qu’ont désormais les officines de petite taille à compenser par la fréquentation et le volume des ventes, la baisse des prix du médicament (3,71 %) et la hausse des charges d’exploitation. Et ce en dépit du rôle d'amortisseur joué par l'honoraire.
La situation des pharmacies de petite taille révèle au grand jour un phénomène général au réseau officinal. Car si le chiffre d’affaires moyen de l’officine française est passé à 1,83 million d’euros en 2018, cette progression de 1,12 point, dopée artificiellement par la vente de médicaments peu générateurs de marge, ne parvient pas à masquer une autre réalité. Celle de l’incapacité de l’officine à amortir la hausse des charges externes (1,93 %) et des frais de personnels (2,86 %) ainsi que les coûts liés à la mise en œuvre des nouvelles missions. Résultat, l’EBE s’effrite de 1,78 %, ou 4 300 euros en valeur absolue.
Il est cependant encore prématuré d’en déduire des scénarios sur les prochains exercices. Il faudra en effet attendre le bilan 2019, année de l’introduction de trois nouveaux honoraires de dispensation, pour connaître réellement les effets de la réforme de la rémunération sur l’économie officinale.
* Sur 1 741 officines du réseau dont 38,77 % en zone urbaine, 31,59 % en zone rurale, 22,29 % dans les gros bourgs, et 7,35 % en centre commercial.
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