Tunisie : les pharmaciens menacent de faire grève demain

Publié le 21/12/2015

Demain, la plupart des 2 000 officines tunisiennes garderont leur rideau fermé pendant quarante-huit heures si aucun accord n’intervient aujourd’hui avec les ministères des Finances, de la Santé et du Commerce. En cause, une disposition inscrite au budget 2016 qui prévoit que l’État récupérera désormais la marge réalisée par les grossistes répartiteurs et les pharmaciens sur la TVA appliquée au prix fabricant.

Si la mesure était adoptée en l’état, les pharmaciens tunisiens, qui réalisent en moyenne une marge de 31 %, craignent de perdre pas moins de 20 % de leurs bénéfices nets. « Nous comptons déjà 400 pharmacies en grande difficulté à la limite du seuil de rentabilité, dont de nombreuses officines de régions rurales et de faible densité de population ainsi que de nombreuses pharmacies de nuit * », décrit Rached Garaali, secrétaire général du Syndicat des pharmaciens d’officines tunisiens (SPOT).

Selon lui, la situation est également précaire pour les grossistes répartiteurs qui verraient leur marge réduite de 50 %. La moitié d’entre eux serait alors appelée à disparaître. « Nous ne voulons pas émettre de solutions qui pourraient toucher à d’autres secteurs d’activité. C’est au gouvernement de nous faire des propositions », déclare Rached Garaali.

Autre alternative possible, l’augmentation du prix public du médicament de 3 %, afin de préserver la marge des grossistes répartiteurs et celle des pharmaciens, risque de mal passer auprès de la population. Reste donc à attendre la réponse du gouvernement. À défaut d’accord, le secrétaire général du SPOT promet un taux de participation à la grève supérieur à 85 %.

*La Tunisie a la particularité de compter 1 700 officines de jour et 300 officines n’ouvrant que la nuit.