« Le temps passé au vestiaire pour mettre et enlever la blouse est-il compté dans le temps de travail et rémunéré comme tel ? » Cette question illustre le vécu et la complexité des relations sociales en pharmacie.
Chefs d’entreprise et également responsables des ressources humaines, les titulaires ont la mission de fixer le chrono avec une précision d’horloger suisse, en particulier quand les salariés pointent au guichet des réclamations. Car, il faut bien l’avouer, les quelques minutes quotidiennes consacrées à enfiler la blouse et à la raccrocher n’ont qu’un faible impact sur la productivité et le temps de travail. Mais le diable se cache dans les détails. Et un sujet, a priori anodin, peut cristalliser d’autres reproches.
Mieux vaut alors connaître la mécanique du droit du travail pour remettre les pendules à l’heure. Dans un arrêt du 16 mars 2016 (n° 14-16354 D), la chambre sociale de la Cour de cassation a considéré que les salariés doivent bénéficier d’une contrepartie dès lors que l’employeur impose le port d’une tenue de travail et que l’habillage et le déshabillage doivent être réalisés dans l’entreprise. Cette contrepartie pouvant prendre la forme d’un repos ou d’une compensation financière.
À définir noir sur blanc par accord collectif ou par le contrat de travail. « Le titulaire peut défalquer ce temps passé au vestiaire en fin de service en permettant aux collaborateurs de partir plus tôt, ou augmenter leur temps de pause », suggère Thomas Morgenroth, professeur de gestion à la faculté de pharmacie de Lille. Pour éviter des comptes d’apothicaires, Blandine Portier-Sirot, avocate reconvertie dans le coaching d’entreprise, propose « d’intégrer ce temps d’habillage et de déshabillage à l’horaire de travail, tout en prenant le soin de placer tous les salariés à égalité ».
Mais alors, que faire si Laëtitia s’attarde 8 minutes au vestiaire pour boutonner sa blouse, ajuster sa coiffure et son maquillage pendant que Jules boucle l’affaire, lavage de mains compris, en 2 minutes ? Un peu de bon sens et de communication pour ne pas se plier en quatre, juste pour une affaire de blouse !
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