La pharmacie, Michel Anglade y est tombé dedans quand il était tout petit. Né au-dessus de l'officine tenue par son père, boulevard VIncent Auriol, dans le XIIIe arrondissement de Paris, il aimait rester, enfant, en haut des escaliers qui menaient à l'appartement familial, pour observer la vie de la pharmacie et en respirer les odeurs. « Mes grands-parents aussi étaient pharmaciens. Dans ma famille, on ne parlait que de pharmacie. J'ai grandi en voyant mon père préparer les sirops, j'aimais renifler l'acide chlorhydrique, regarder les bocaux remplis de sangsues… je n'ai jamais pensé faire un autre métier que celui de préparateur. » Un métier qui ne l'aura jamais quitté et qu'il exerce toujours à l'âge de 75 ans. Un attachement viscéral à sa fonction dont il a encore pris davantage conscience il y a quinze ans, lorsque la titulaire qui l'emploie alors a voulu le pousser à la retraite. « J'avais 60 ans et je n'y étais pas du tout préparé. J'avais travaillé plus de 20 ans dans cette pharmacie et du jour au lendemain on m'a demandé de partir. » Vexé, il saura très vite rebondir, réussissant à convaincre sans difficulté un autre pharmacien de l'embaucher.
Préparateur, un véritable sacerdoce pour Michel Anglade. Affable et énergique, il « connaît tout le monde dans le XIIIe arrondissement de la Capitale » où il a toujours vécu et a su tisser des liens forts avec des patients qu'il connaît pour certains depuis de très longues années. Du balcon de son appartement, il surplombe la pharmacie de la porte d'Italie où il travaille aujourd'hui 28 heures par semaine. Il la couve et la surveille, « ne parvient pas à s'endormir » lorsqu'un soir récemment, le rideau métallique n'avait pu être baissé.
Durant cette carrière longue de six décennies, il aura sacrifié une bonne partie de sa vie privée à ce métier qu'il a toujours « adoré ». Des week-ends derrière le comptoir qui lui auront fait manquer quelques fêtes de famille, mariages et communions. « Mon épouse me l'a souvent reproché, elle me disait parfois : " travailler, c'est tout ce que tu sais faire ". Mais je n'ai aucun regret et je regarde toujours vers l'avant. » Les patients de plus en plus exigeants qui s'autodiagnostiquent sur Internet, les heures passées au téléphone à chercher des solutions pour pallier les pénuries, la recrudescence des fausses ordonnances… le métier et le rapport aux patients a bien changé, mais pas question d'arrêter pour autant. « Je rouspète un peu parfois, mais jamais très longtemps. Ce métier c'est ma vie, alors je m'adapte. »
Près de 40 % du chiffre d’affaires
Médicaments chers : poids lourds de l’activité officinale
Les concentrations continuent
Hygie 31, Giropharm : grandes manœuvres au sein des groupements
Valorisation et transactions en 2023
La pharmacie, le commerce le plus dynamique de France
Gestion de l’officine
Télédéclarez votre chiffre d’affaires avant le 30 juin