« HUIT MILLIONS DE FRANÇAIS accompagnent une personne malade, handicapée ou âgée. Et eux, qui les accompagnent ? », demande en préambule Rafaël Grosjean, président de Pharmodel Group. Après huit mois d’intense réflexion menée par l’Institut prévention et accompagnement officinal (IPAO – fonds de dotation), Pharmodel veut devenir l’enseigne référente pour les couples aidants-aidés, et cela en étant « utile aux aidants ». Car ceux-ci « ont tendance à s’oublier au profit des aidés ; ils sont ou se mettent en danger en prenant de véritables risques car leur comportement peut aller jusqu’à l’épuisement », ajoute Rafaël Grosjean.
C’est dans ce cadre qu’un programme de huit formations en 24 modules, à suivre en mode e-learning et sous forme de Web conférences, a vu le jour, avec l’aide du Comité pour la valorisation de l’acte officinal (CVAO). « Nous allons commencer par ne plus parler d’aidant mais de proche investi. Nous sommes face à une population qui vieillit, avec un fort développement des affections de longue durée (ALD). L’une des questions qui se pose est de savoir si les pharmaciens vont voir de moins en moins leurs patients en direct au profit du proche investi », explique Jean-Michel Mrozovski, président du CVAO.
Pour faire face à cette nouvelle donne, Pharmodel veut fédérer les équipes officinales sur ce projet, en les incitant à revoir le relationnel mis en place avec le patient et le proche investi, et en mettant à leur disposition des outils opérationnels. Le programme de formation comprend donc huit thèmes : être utile aux aidants, le bon usage du médicament, accompagner la perte d’autonomie, les problèmes d’incontinence, l’évolution du comportement, la nutrition/les pansements et le MAD, le sommeil/l’asthénie et la dépression, les solutions de répit et les associations. En outre, un module réservé au titulaire a été conçu pour qu’il parvienne au mieux à « impliquer son équipe » dans un tel projet.
Monter en puissance la compétence.
« Chaque officine est en contact avec environ 350 personnes en ALD. Leurs dépenses en santé sont particulièrement importantes », relève Jean-Michel Mrozovski. Ce que confirme Rafaël Grosjean, qui estime ces dépenses à près de 40 % du chiffre d’affaires d’une officine. « Le pharmacien qui ne les fidélise pas oublie de pérenniser sa pharmacie. Notre politique d’enseigne est de faire monter en puissance la compétence de nos pharmacies pour que, demain, nous recrutions des patients grâce à des éléments de différenciation, et ainsi émerger dans l’univers concurrentiel. Nous voulons que les gens nous reconnaissent et nous préfèrent, pas pour des raisons de prix, même si nous travaillons aussi cet élément, mais pour les services que nous apportons », indique Rafaël Grosjean. Pharmodel développe également divers supports pour que ses pharmaciens puissent communiquer sur cette expertise. Une expertise qui devra être entretenue et même validée par un système de certification interne à l’IPAO.
Par ailleurs, dans les projets en cours de l’enseigne, le nouveau concept officine 2015 a bien avancé. « Nous avons disséqué tous les éléments de l’enseigne en 25 chantiers, instruits avec des pharmaciens, une vingtaine de collaborateurs Pharmodel et un expert de la distribution, décrit Rafaël Grosjean. Huit officines pilotes testent le nouveau concept au fur et à mesure. La première officine qui passera au nouveau concept global devrait être prête fin 2015. »
Près de 40 % du chiffre d’affaires
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