Télémédecine, TROD, communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS)… Pierre Béguerie s'est exprimé avec fermeté sur tous les enjeux majeurs qui concernent ou vont bientôt concerner les officinaux.
Invité des Rencontres de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) le 29 janvier, le président de la section A de l'Ordre des pharmaciens a tenu des positions claires et affirmées, notamment au sujet des TROD angine dont la rémunération ne débutera finalement qu'au printemps prochain. Si ce report l'agace, la question de la formation, recommandée aux pharmaciens pour la réalisation de cet acte, l'irrite encore davantage. « Dès qu'on veut mettre en place un nouveau service on dit au pharmacien : " vous pouvez le faire mais seulement si vous vous formez ou seulement si vous faites cela… ". Pour les TROD, je dis non à la formation, le pharmacien n'en a pas besoin. J'en ai marre de cette infantilisation, déplore-t-il. Des médecins se sont formés grâce à de simples vidéos, nous ne sommes pas plus bêtes qu'eux. »
Autre motif de courroux pour Pierre Béguerie (voir notre article « abonné »), certains pharmaciens percevraient la téléconsultation comme « un business, alors que ce service est avant tout pensé pour compenser un manque », en l'occurrence la difficulté pour certains patients d'obtenir un rendez-vous chez un médecin. « Quand je vois des officines qui affichent sur leur vitrine "ici télémédecine" alors qu'il y a quinze cabinets médicaux autour, j'ai envie de porter plainte. Ce service doit être dans l'intérêt du patient avant tout », a-t-il affirmé avec force.
Pierre Béguerie appelle par ailleurs à « simplifier l'organisation » des structures pensées pour favoriser l'exercice coordonné, en premier lieu les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) (voir notre article « abonné »). Il doute en effet que tous les officinaux en maîtrisent parfaitement les subtilités. « J'entends parfois des pharmaciens me dire "c'est super, je vais délivrer du Monuril (fosfomycine) sans ordonnance "… mais quand je leur demande s'ils sont en exercice coordonné (condition indispensable pour réaliser cette nouvelle mission, N.D.L.R.), je me rends compte qu'ils ne savent pas ce qu'est une CPTS… » Sur ce sujet, il estime qu'il faut mieux informer. « L'Ordre soutient l'implantation des CPTS, mais nous avons besoin d'un vrai support de communication. »
Près de 40 % du chiffre d’affaires
Médicaments chers : poids lourds de l’activité officinale
Les concentrations continuent
Hygie 31, Giropharm : grandes manœuvres au sein des groupements
Valorisation et transactions en 2023
La pharmacie, le commerce le plus dynamique de France
Gestion de l’officine
Télédéclarez votre chiffre d’affaires avant le 30 juin