Unité de reconstitution des cytotoxiques (URC) de l'hôpital de La Rochelle. Sabrina, préparatrice en pharmacie, choisit un flacon, le montre brièvement à une caméra, prélève la dose prescrite, l'intègre à sa préparation. Mais tandis qu'elle s'apprête à y coller l'étiquette du patient, une tête de mort rouge surmontant deux tibias entrecroisés apparaît sur l'écran. Drugcam vient d'identifier une entorse à la procédure. Erreur de principe actif, pesée inexacte ou manipulation inadaptée, quel que soit le problème il sera impossible d'aller plus loin tant que la correction n'aura pas été effectuée. Impitoyable, le système d'analyse vidéo Drugcam imaginé au Centre hospitalier de La Rochelle traque la moindre faille dans l'élaboration des chimiothérapies. Véritable « Big Brother » du préparatoire, le dispositif est capable de stopper net le préparateur en cas d'erreur, potentiellement fatale pour le patient.
Une surveillance pas superflue car en matière de traitements anti-cancéreux le préparateur en pharmacie travaille sans filet, explique le pharmacien hospitalier Benoît Le Franc, inventeur du procédé. Jusque-là, seul avec son ordonnance, il en était réduit à appeler un collègue pour s'assurer de visu qu'il a scrupuleusement suivi la prescription. C'est pour sécuriser le processus que Benoît Le Franc a imaginé Drugcam. Le préparateur présente obligatoirement flacons, seringues, étiquettes au regard scrutateur d'une caméra équipée d'un lecteur numérique capable de lire QR code ou code-barres. Toutes les opérations sont archivées puis visionnées par un pharmacien chargé de superviser les préparateurs. Grâce à Drugcam, « depuis 2015, on a détecté 35 erreurs par an, mais aucune n'est parvenue jusqu'au patient », souligne Benoît Le Franc.
Pour Sabrina, Drugcam n'a rien de « Big Brother », au contraire. « On est indépendant. Avant il fallait attendre un collègue pour assurer le contrôle. Maintenant il n'y en a plus besoin, on gagne aussi du temps », assure-t-elle. Certes, l'optimisation des actes et leur sécurité sont en pharmacie une priorité, mais cette démarche où la machine surveille l'homme et le guide ne laisse d'interroger. Une nouvelle étape dans le puissant mouvement d'automatisation de nos sociétés vient d'être franchie.
Avec l'AFP.
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