Après le traditionnel état des lieux nécessaire pour lancer les prospectives, l’Observatoire des métiers dans les professions libérales (OMPL) relève, dans une étude, les opportunités et les menaces pour l’officine. Le but ? Imaginer les métiers de la pharmacie de demain. Une mise à jour indispensable car les évolutions ont été nombreuses depuis la précédente enquête sur les métiers de la pharmacie d’officine en 2012.
Sans dessiner le portrait de la pharmacie de 2025, l’OMPL s’attarde sur les bons points de la branche : une tendance lourde en faveur de l’augmentation de la demande en santé, alors que le pharmacien est considéré comme le professionnel de santé de proximité et de confiance. Les évolutions réglementaires jouent aussi en sa faveur, avec des missions élargies et reconnues et un mode de rémunération qui évolue pour le rendre moins dépendant des prix et des volumes de médicaments vendus. L’OMPL souligne aussi la densité du maillage territorial malgré la restructuration du réseau en cours et un nombre d’officines en décroissance. Entre 2001 et 2016, la métropole française a perdu 1 320 officines, dont 188 entre 2015 et 2016. Entre 2005 et 2015, les fermetures concernent « en majorité les zones présentant une densité officinale élevée, principalement en île de France, Normandie et Centre-Val de Loire ». Si le nombre de fermetures annuel était estimé à environ 140 jusqu’alors, l’OMPL augure que ce chiffre sera en moyenne de 160 par an d’ici à 2025. Un phénomène qui va conduire à une augmentation de la taille moyenne des officines. Le nombre d’emplois sera, lui, en baisse de 0,1 % par an, soit une perte annuelle de 170 collaborateurs.
Vers une ouverture du monopole ?
Globalement, selon les prévisions de l'OMPL, la pharmacie va pouvoir bénéficier de l’amélioration de la conjoncture économique amorcée en 2016 et d’une demande en soins de santé en progression. En revanche, elle va continuer à subir la politique de maîtrise des dépenses de médicaments, la poursuite de la restructuration de son réseau, la perte d’attractivité de la branche aux yeux des étudiants, et… l’ouverture partielle du monopole officinal. L'OMPL pense en effet que l'officine ne pourra y échapper. Selon lui, cette ouverture du monopole, qui pourrait concerner les médicaments en accès libre, entraînerait une perte d’environ 5 % sur l’ensemble de la demande de soins. La menace d'une ouverture du capital à des investisseurs extérieurs reste également d'actualité.
Une présentation bien moins tranchée qu’en 2012, où les résultats de l’enquête étaient exclusivement pessimistes à l’horizon 2015 dans un contexte très défavorable : la progression du chiffre d’affaires est passée de + 5,6 % entre 2000 et 2006 à +1,4 % entre 2006 et 2012. Entre 2010 et 2014, la progression moyenne est de 0,5 % par an. Un ralentissement que les « petites » pharmacies ont payé le prix fort.
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