Chaque semaine, pas moins de dix appels sont enregistrés par le Centre de formation des apprentis pharmacie Marseille-Alpes-Provence (CFA), en provenance de titulaires à la recherche de préparateurs. Une quête souvent vaine, comme le remarque Jean-Louis Grillet, pharmacien et directeur de la promotion de l’apprentissage au sein du CFA, tant les préparateurs font défaut dans les Bouches-du-Rhône, les Alpes-de-Haute-Provence et les Hautes-Alpes, à l’instar du reste de l’Hexagone.
Afin de pouvoir répondre à la demande des pharmacies de ces départements, le CFA lance une campagne d’information en faveur de l’apprentissage avec le soutien du Conseil régional de l’Ordre et des syndicats. Le CFA déclare que cette opération « surfe sur la vague de la relance de l’apprentissage bénéficiant de nouvelles mesures gouvernementales ».
La campagne sera relayée jusqu'à la fin du mois dans mille pharmacies de la région. Un kit composé d’affiches, de flyers, de présentoirs, d’autocollants et d’animations vidéo est mis à leur disposition afin de les aider à mieux communiquer sur un métier encore mal connu du grand public. L’officine est en effet le lieu le plus approprié pour faire la promotion de cette profession auprès des lycéens en cette période d’orientation, voire des étudiants en quête de réorientation. « Il est important de les informer sur la formation mais aussi sur les débouchés qu’offre cette profession, notamment en ce qui concerne la garantie de trouver un emploi une fois le diplôme en poche », insiste Jean-Louis Grillet. Le CFA espère ainsi augmenter ses effectifs dès la rentrée prochaine « afin de pouvoir, à partir de 2020, satisfaire les pharmacies en recherche de nouveaux diplômés, grâce à cette action "100 % Vers l’emploi" ».
Un marché tendu
En effet, il y a urgence à faire face à la pénurie de préparateurs dont les raisons sont multiples. Le départ à la retraite de la génération baby-boom, mais aussi le turn-over important dans une profession très féminisée en sont les principaux facteurs, cite Jean-Louis Grillet. De plus, alors que les effectifs étaient déjà tendus, les contraintes sur l’économie de l’officine ont souvent conduit les titulaires, au cours de ces dernières années, à privilégier l’embauche de préparateurs à celle d’un pharmacien adjoint, creusant ainsi encore davantage les déficits sur le marché de l’emploi.
Aujourd’hui, un phénomène inverse s’observe. Comme le remarque Jean-Louis Grillet, il n’est pas rare que des titulaires, faute de trouver des préparateurs sur le marché de l’emploi, soient contraints de recruter un pharmacien. Cet apport des compétences d’un diplômé, incontestable pour l’officine, n’en pèse pas moins, en retour, sur la masse salariale.
La promotion du métier de préparateur ne pourra cependant faire l’économie d’un changement de mentalité. Car pour le rendre attractif, « il s’agit désormais de donner à ces collaborateurs toute la place qu’ils méritent tout comme une rémunération à la hauteur de leurs responsabilités », plaide Jean-Louis Grillet, énumérant les diverses évolutions de carrière et de salaire possibles grâce notamment à des formations complémentaires comme des diplômes universitaires (DU).
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