LA REFONTE du référentiel est l’occasion d’aborder la question de la dispensation au comptoir par un préparateur, « sous le contrôle effectif du pharmacien ». L’an dernier, Jean-Paul Provost et Patrick Le Métayer, alors vice-président et président de la CPNE, ont relayé la volonté de supprimer le terme « effectif » au ministère de la Santé et proposé un amendement à la loi HPST, finalement écarté. Une réalité mise en évidence encore une fois par le CEP, qui fait état d’une dispensation sans contrôle et sans risque, car la présence obligatoire d’un pharmacien dans toute officine permet de le consulter au besoin. De plus, le préparateur acquiert une expérience en termes d’analyse et de réflexes, et il est aidé - tout comme le pharmacien - par des « logiciels alertant sur les risques iatrogènes ». Pour Jean-Paul Provost, « il faut faire la différence entre la dispensation d’ordonnances qui reviennent tous les mois et ne posent pas de problèmes et les ordonnances modifiées ou concernant des sorties de la réserve hospitalière qui nécessitent les personnes les plus compétentes de la pharmacie ».
L’autorisation éventuelle de dispenser sans le contrôle du pharmacien pourrait cependant créer une concurrence entre pharmaciens adjoints et préparateurs, sans parler du renforcement des revendications salariales de ces derniers. « Nous connaissons la réalité de la dispensation par les préparateurs mais deux ans de formation ne peuvent équivaloir à six ans d’études intensives d’un pharmacien », note Guylaine Drut-Grévoz, pharmacienne et directrice du CFA des préparateurs de Talant (Côte-d’Or).
Autonomie et compétences.
« Dire que le préparateur peut consulter le pharmacien présent en cas de besoin me pousse à demander : a-t-il tous les éléments pour savoir quand se tourner vers le pharmacien ? Cela n’engage que moi, mais je crois que libéraliser le rôle des préparateurs n’est pas une bonne idée. »
À l’USPO, la question du contrôle effectif reste posée. Conscient qu’il s’agit du cheval de bataille des préparateurs, le syndicat reconnaît ne pas avoir tranché sur le sujet. « Nous avons écarté cette question pendant nos travaux sur le référentiel mais il faudra y revenir plus tard. » Philippe Denry, de la FSPF, n’est pas opposé à la suppression du terme « effectif » mais là encore, mieux vaut attendre la fin de la réécriture du référentiel d’activité et de formation. « Si les compétences du préparateur augmentent et qu’il gagne en autonomie, le contrôle du pharmacien sera peut-être moins nécessaire sur certains actes. Cela devra se faire en préservant l’économie de l’officine et les prérogatives liées aux adjoints. Il y a de la place pour tout le monde dans la pharmacie. »
Si un tel changement de statut intervenait, les préparateurs pourraient être plus virulents sur la modification de leur titre, désormais inadapté puisqu’ils font - sauf exception - très peu de préparation. Ils proposent celui d’assistant ou de technicien pharmaceutique.
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