EN FAIT, le porteur du projet aura été le déclencheur pour ses sept confrères de cette volonté, ces derniers suivant en quelque sorte par force un mouvement qu’ils n’avaient pas anticipé. « Je souhaitais tout simplement apporter à nos patients un service supplémentaire, dévoile Pascal Lebreton, qui a pris la succession de Mme Péchalat. Sur le plan du ressenti de la clientèle, et de la santé publique, l’avantage est réel, avec un point de vente ouvert du lundi au samedi. Dès le départ, la satisfaction était générale, avec une réelle augmentation de la fréquentation. À l’aune de ces six premiers mois, mon constat est positif. J’ajoute que le flux supplémentaire de ma clientèle ne se fait absolument pas au détriment de mes confrères, mais reste simplement l’illustration de l’activité du centre commercial dans lequel j’exerce. La population guéretoise reste majoritairement fidèle à ses habitudes et à son pharmacien, et je n’ai pas l’impression d’avoir capté des ordonnances… Par contre, nous avons augmenté notre zone de chalandise, puisque les clients venus faire leurs courses le lundi sont issus de la ville, mais aussi bien au-delà, jusqu’à une cinquantaine de km. »
Du côté des autres pharmaciens, l’analyse se veut plus nuancée. S’ils reconnaissent tous participer à cette affaire, placés devant le fait accompli, ils en constatent aussi les inconvénients. Ainsi, à la pharmacie Glénot, dont la responsable souligne la nécessité de gérer un personnel astreint aux 35 heures, avec six jours sur sept d’ouverture. Donc, devoir embaucher peut-être à terme, sans pour autant gagner plus, puisque le lundi n’apporte guère de visites supplémentaires par rapport à l’ensemble de la semaine. Le mardi devient un jour creux, et le bénéfice commercial est loin d’être effectif. Michel Boubet, à la pharmacie de la Grave, avance « qu’une pharmacie de garde, c’était effectivement peu, mais que deux suffiraient largement, et que huit c’est un peu beaucoup. » Chez son confrère, à l’enseigne de La Marche, on confirme voir en ce lundi « une petite journée, tout simplement parce que les gens avaient déjà leurs habitudes, et ne se précipitent pas pour faire leurs achats ce jour-là, sauf urgence ». On pose aussi les bonnes questions : doit-on embaucher sans gain assuré, juste pour maintenir une présence, tout en payant plus de charges de fonctionnement ? Quid des autres confrères, installés en banlieue limitrophe de Guéret (Ste-Feyre, St-Vaury, St-Sulpice) qui, eux, étaient déjà ouverts ce même jour ? Les patients s’y retrouvent-ils, cette stratégie convient-elle à leurs attentes ? La bonne idée de l’un peut-elle être partagée par d’autres quant à ses résultats ? Bref, si à Guéret, on est loin d’une quelconque guerre de pharmaciens, il est possible que l’on soit devant un exemple à suivre avec circonspection.
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