Tout commence en 2005. Élisabeth Barichard, pharmacienne installée à Saint-Cyr-sur-Loire (Indre-et-Loire) dans une zone vouée à être préemptée et démolie, obtient une autorisation préfectorale de transfert dans la galerie commerciale d’un hypermarché de la même commune.
Mais elle est rapidement attaquée par un collectif de sept pharmaciens du secteur (cinq aujourd’hui) et par l’Ordre, qui dénoncent le non-respect du maillage territorial, étant donné qu’il n’y a pas, selon eux, assez d’habitants autour de l’hypermarché pour justifier ce transfert. Il faut en effet préciser que, s’il y a bien un projet de construction de 700 logements dans la zone de chalandise de la pharmacie transférée, rien n’est encore signé, ni construit. Ses opposants obtiennent donc gain de cause en juillet 2007, avec l’annulation de l’autorisation du préfet.
Commence alors un long feuilleton judiciaire. La pharmacienne dépose successivement quatre licences, entame une grève de la faim durant 46 jours avant d’être hospitalisée. Elle reçoit même le soutien d’un collectif de 1 512 usagers et une pétition pour le maintien de l’officine récolte 4 507 signatures.
Malgré cette effervescence, les quatre licences seront tour à tour annulées, la dernière décision venant de tomber le 25 février dernier. Éprouvée, Élisabeth Barichard n’abandonne pas pour autant. Elle vient de déposer une cinquième demande de licence auprès de l’ARS. « Ma quatrième licence, accordée après un recours devant le ministère de la Santé, avait préalablement été refusée par l’ARS au motif que le projet des 700 nouveaux logements n’avait pas été voté au moment du dépôt de ma demande », explique Élisabeth Barichard.
Aujourd’hui, la donne a changé. La Direction générale de l’offre de soins (DGOS) a émis en juin 2015 une nouvelle instruction qui suggère aux ARS de « tenir compte des projets en cours et certains ». Or, justement, ce projet de création de logements a désormais été voté et les travaux ont même commencé. L’espoir est donc permis, même si la titulaire garde la tête froide : « toute la question réside dans l’interprétation des textes », admet-elle, en attendant le verdict de l’ARS qui devrait tomber d’ici à quatre mois.
À ce jour, et malgré la décision de justice lui retirant sa licence, la pharmacienne a décidé de rester au comptoir de son officine tant qu’elle n’est pas radiée de l’Ordre national des pharmaciens.
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