LES GENS de son village pensaient que le petit qui courrait dans les ruelles baignées de soleil de ce bourg du Sud, s’était définitivement perdu dans une grande ville riche de jeunes gens importants… Or le voilà revenu dans sa terre natale à la tête de la pharmacie du pays. Laurent Bonnaud, né à Saissac (Aude) en 1974, a racheté la pharmacie de son enfance.
Alors qu’il poursuivait ses études à la faculté de pharmacie de Toulouse, ce fils de gendarme, n’avait pas vraiment échafaudé le projet d’acquérir l’officine de sa cité natale. Pourtant, sur les bancs de l’école de son village, un bourg d’un millier d’habitants au cœur de la Montagne noire et à une heure de la ville rose, Laurent est déjà passionné de médecine et de ces pots qui trônent fièrement dans l’officine de Saissac. Il s’enivre des odeurs qui planent dans l’apothicairerie, sans imaginer un instant qu’un jour il serait derrière son comptoir…
Une vocation ancienne.
Ce garçon calme et appliqué part au lycée Sabatier à Carcassonne pour préparer son baccalauréat qu’il décroche brillamment. Son amour pour la médecine et la thérapeutique ne s’est pas émoussé au fil des ans. Au contraire. Il ne manque aucune émission ou reportage de radio ou de télévision concernant ce domaine. Bref, Laurent a indéniablement ce qu’on appelle la vocation. Il ne tergiverse pas longtemps pour choisir entre médecine et pharmacie. Ses souvenirs d’enfance des petites fioles et des pots sagement rangés sur les étagères le poussent naturellement vers la faculté de pharmacie. Il réussit excellemment ses études. En 1999, après avoir prêté le serment de Galien, il assure des remplacements à Carcassonne puis trouve un poste d’adjoint à Lézignan.
Son avenir semble tout tracé. Mais le destin réserve parfois quelques surprises. En effet, en 2011 un événement vient tout bousculer. Alors qu’il profite d’un temps de vacances sur l’île d’Oléron, une amie, au cours d’une conversation téléphonique, lui annonce incidemment que la pharmacie de Saissac est à vendre. « La pharmacie de mon village natal ! » s’exclame Laurent, qui voit là un signe du destin. « C’était vraiment le fruit du hasard, car jamais je n’aurais pu imaginer la vente de cette officine, et surtout d’en être aussitôt informé. » L’enfant du pays jubile et s’empresse de rendre visite au titulaire qui l’avait vu grandir et se passionner pour son métier de pharmacien.
L’atout cœur.
« Nous étions plusieurs sur l’affaire », explique Laurent, qui rêve alors de faire l’acquisition de cette pharmacie si chère à son cœur. Mais l’enfant du pays bénéficie finalement d’un certain avantage sur les autres. Le vendeur se voyait mal vendre son officine à une autre personne, alors que Laurent était adulé par tout le village. Laurent reprend la totalité du personnel de l’officine, y compris une certaine préparatrice qui avait partagé avec lui les bancs de l’école primaire.
Laurent réalise quelques travaux dans l’officine pour y installer son empreinte, y ouvre un rayon accessoires pour le pied et un service pour les personnes diabétiques. Aujourd’hui, il souhaite développer son rayon de parapharmacie. Mais son officine est trop petite, 50 m2. Il recherche donc un nouveau local d’une centaine de mètres carrés pour transférer sa pharmacie et lui offrir un espace client digne de ce nom.
À la tête de l’officine de son enfance, Laurent a à cœur de rendre services aux personnes qui ne peuvent se déplacer. Il récupère les ordonnances, assure aussi leur livraison, et reçoit en retour le sourire attendri des papis et mamies qui reconnaissent bien là leur « petit Laurent » du Pays.
« Le médecin du village est le généraliste qui me soignait quand j’étais gamin, observe enfin Laurent. Ça permet une bien meilleure communication entre nous, dont le patient est le principal bénéficiaire. »
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