LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN. – Y a-t-il des informations que le pharmacien est tenu de ne pas révéler au patient ?
JEAN-CHARLES TELLIER. – Le pharmacien est tenu au secret professionnel. Dans ce cadre, il ne peut pas porter une appréciation qui s’apparente à un diagnostic sur l’état de santé du patient. C’est un élément majeur qui va influer dans la relation pharmacien/patient et qui n’est pas sans inconvénients : alors que l’on sait, face à l’ordonnance, la nature de la maladie diagnostiquée, on ne peut pas la révéler. Il y a donc certains conseils liés à la pathologie qu’on ne peut pas dispenser. On se trouve alors sur un terrain très mouvant parce que l’on ne peut parler que du traitement sans en évoquer la cause. Cela ne facilite pas le dialogue avec le patient qui, lui, a tendance à livrer son expérience, la façon dont il vit son traitement, ses effets… Tant que la personne n’a pas révélé le diagnostic dont elle a fait l’objet, le pharmacien n’est pas autorisé à faire le lien avec la maladie. L’échange est pourtant d’autant plus souhaitable que l’officine dispose aujourd’hui d’informations sur l’historique des traitements du patient qui peuvent améliorer son suivi thérapeutique.
Certains outils comme le dossier pharmaceutique autorisent-ils un échange plus ouvert entre le pharmacien et le patient ?
En tout cas, cela permet d’engager un dialogue. C’est très positif. Il faut comprendre que le rapport pharmacien/patient intervient toujours après la prescription. Celle-ci provoque naturellement chez les patients un ensemble de questions liées au traitement : « Le médecin m’a donné le même traitement qu’auparavant, pourquoi ? » Ou, au contraire : « Mon traitement a changé, pourquoi ? ». Le dossier pharmaceutique peut donner des éléments de réponse en fonction de l’historique du patient. C’est donc un outil qui encourage au dialogue, ce qui est heureux car, en général, la première personne que vient trouver un patient au sortir d’une consultation médicale, c’est le pharmacien. L’ordonnance, qui est la propriété du patient, est donc aussi un élément qui pousse au dialogue.
Quelles sont les informations que le pharmacien se doit de mentionner lors d’une délivrance ?
Il faut toujours rappeler les éléments de base liés à la prise d’un traitement : posologie, effet du médicament, interactions, contre-indications et aussi les effets secondaires majeurs qui peuvent affecter la vie du patient. Aucun médicament n’est anodin. Dans certains cas, ces informations doivent être données à l’entourage de la personne.
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