Aux 17e et XVIIIe siècles, la France n’est pas encore devenu le pays de la Sécurité sociale et de l’égal accès aux soins. L’absence de personnel de santé dans les campagnes et le coût élevé des soins en ville sont partiellement palliés par l’intervention de personnes charitables. Ecclésiastiques et dames bénévoles soignent les malades pauvres, mais l’accès aux médicaments reste un problème. Ce sont les mêmes âmes charitables qui doivent, sans formation, préparer les remèdes. C’est pourquoi les ouvrages charitables se multiplient. Ils doivent être bon marché, compréhensibles et proposer des formules faciles à reproduire, constituées d’éléments peu coûteux et aisés à trouver, tout en offrant une efficacité certaine.
Olivier Lafont est professeur à la faculté de médecine et de pharmacie de l’Université de Rouen, membre de l’Académie de pharmacie et ancien vice-président de l’Académie internationale d’histoire de la pharmacie. Il est également président de la Société française d’histoire de la pharmacie et de la Société internationale d’histoire de la pharmacie. Il est l’auteur de nombreux articles d’histoire des sciences et d’ouvrages d’histoire de la pharmacie et de la chimie. À travers ce livre, il porte un œil passionné aux ouvrages charitables et rapporte ainsi « de précieuses informations sur l’état sanitaire des populations, ainsi que des mentalités concernant la maladie et les moyens de la combattre ». Cette approche permet d’aborder des sujets transversaux comme la formation des personnels de santé, la législation des médicaments, la lutte contre les épidémies ou les relations complexes entre médecins, chirurgiens et apothicaires…
› M. M.
Des Médicaments pour les pauvres. Ouvrages charitables et santé publique aux 17e et XVIIIe siècles, d’Olivier Lafont, éd. Pharmathèmes, 271 pages, 39 euros.
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