Les éphédras se reconnaissent aux tiges rugueuses, rappelant les prêles, rassemblées en buissons denses atteignant le mètre de hauteur. Les tiges portent de petites feuilles réduites à des écailles au niveau des entrenœuds et de petites fleurs mâles et femelles jaune verdâtre. L’éphédra de Chine porte des fruits rouges formés d’akènes entourés de bractées charnues. On trouve des éphédras dans des régions arides comme la Mongolie, l’Afghanistan, l’Iran et le Chili. Trois espèces riches en alcaloïdes sont à la Pharmacopée : Ephedra sinica, E. equisetina et E. intermedia. Ephedra dystachia est une espèce européenne pauvre en alcaloïdes.
L’éphédra de Chine, ma huang, y est utilisé depuis 4000 ans contre la toux, la fièvre et les maux de tête. Les parties aériennes ont été le premier médicament pour soulager l’asthme dès le XVIe siècle, comme indiqué dans le traité de Li Shinzen qui le recommande également et dans les oedèmes liés aux atteintes rénales. La pharmacopée chinoise actuelle l’indique dans la bronchite asthmatique, le rhume et les refroidissements.
En Europe, l’éphédra est recommandé dans le traitement préventif et curatif de la crise d’asthme dès le début du XXe siècle et chez l’enfant dans la bronchite asthmatique. Au cours de la 2e guerre mondiale, les pilotes kamikazes japonais recevaient des injections d’éphédrine qu’ils surnommaient « amour du travail » pour les stimuler.
Les parties aériennes renferment 1 à 3% d’alcaloïdes avec principalement de l’éphédrine dont la structure chimique est proche de l’amphétamine et de l’adrénaline.
L’éphédrine est un stimulant du système nerveux central qui inhibe la recapture de la noradrénaline dans les synapses des fibres noradrénergiques (sympathomimétique indirect). Elle stimule la concentration, l’éveil et réduit la sensation de fatigue.
L’éphédrine dilate les muscles bronchiques, accélère la respiration et décongestionne le nez en cas de rhume. Elle accélère le rythme cardiaque et augmente la pression artérielle. Son effet coupe faim est démontré.
L’éphédrine a été commercialisé par les laboratoires pharmaceutiques contre l’hypotension consécutives aux anesthésies, comme antiasthmatique en aérosol, comme stimulant général et comme réducteur d’appétit. A forte dose, l’éphédrine induit des tremblements et de l’anxiété.
Interdite par l’Agence Mondiale Antidopage
La pseudoéphédrine, stéréo-isomère de l’éphédrine, est préconisée dans les traitements symptomatiques du rhume mais contre-indiquée dans l’hypertrophie de la prostate, l’hypertension artérielle et la prise d’IMAO. Elle a une action décongestionnante nasale, bronchodilatatrice et légèrement stimulante, de sorte qu’elle est interdite par l’Agence Mondiale Antidopage tout comme l’éphédrine et l’amphétamine.
La métamphétamine (ice, cristal) de structure proche de l’éphédrine a été synthétisée au Japon en 1919 et a été utilisée par l’armée allemande comme dopant au cours de la 2e guerre mondiale. Elle a été prescrite contre l’obésité aux Etats-Unis. Les usages détournés de la méthamphétamine font qu’elle est interdite et inscrite sur la liste des stupéfiants depuis 1970 (en France ?).
Plantes des dieux, des démons et des hommes (2019) Fleurentin J., Éditions Ouest France, 208 p.
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