Histoire de plante

Chrysanthellum, jaune et jolie

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Publié le 23/02/2024
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Crédit photo : DR

Le chrysanthellum (Chrysanthellum indicum DC. var afroamericanum, Astéracées) est une plante herbacée pérenne d'une quarantaine de cm de haut, originaire d'Amérique du sud, Pérou et Bolivie, et présente sur les hauts plateaux d’Afrique. Les feuilles alternes sont découpées et les inflorescences, disposées en capitules portées par un long pédoncule, comprennent des fleurs jaune vif ou orangé, ligulées en périphérie et tubuleuses au centre. Les fruits sont des akènes. Le chrysanthellum est cultivé comme plante médicinale.

En Afrique, les parties aériennes sont indiquées par voie orale dans les ictères ; la théorie des signatures rappelle en effet que les fleurs jaunes seraient bonnes contre la jaunisse, mais aussi les troubles gastro-intestinaux, la dysenterie et la blennorragie. Les feuilles sont appliquées en cataplasme sur les furoncles. En Amérique centrale et en Amérique du Sud, les infusions ou décoctions sont prises dans les maladies du foie comme la jaunisse ou la cirrhose, les diarrhées, les maux d'estomac, les infections urinaires, les varices, les hémorroïdes ainsi que la fièvre et la malaria.

Saponosides, flavonoïdes et polyphénols

Les parties aériennes renferment des saponosides (chrysanthelline A et B), des flavonoïdes (flavanomaréine, maréine, maritiméine, 7-glucosyl-ériodictyol, 7-glucosyl-lutéolol) et des polyphénols (acides caféique et chlorogénique).

Les extraits stimulent la cholérèse et protègent le rat d'une hépatite aiguë induite par le tétrachlorure de carbone et le lapin d'une nécrose induite par une administration chronique d'alcool. Les extraits baissent les taux de cholestérol et de triglycérides. Les extraits réduisent les calculs biliaires non calcifiés d'une taille inférieure à 3 mm ainsi que les calculs urinaires et salivaires à base d'acide urique ou de cystine. Les extraits aqueux induisent des contractions de l'iléon de cobaye de façon dose dépendantes qui sont antagonisées par l'atropine, évoquant une action sur les sites récepteurs muscariniques.

Les flavonoïdes, les extraits aqueux et hydroalcooliques présentent une activité antioxydante significative ainsi qu'un effet anti-inflammatoire montré dans l'œdème de la patte de rat induit par la carragénine.

Des extraits améliorent chez l'homme les symptômes d'une artérite chronique en augmentant le débit des artérioles. Les extraits aqueux contractent de façon dose dépendante la veine porte du rat.

La plupart des indications traditionnelles ont été confirmées par les études pharmacologiques (séquelles d'hépatite alcoolique, de souffrances hépatiques, de lithiases, d'hypercholestérolémie et de problèmes liés à la microcirculation artérielle). Il est déconseillé chez l'enfant de moins de 6 ans et chez la femme enceinte.

Ne pas confondre Chrysanthellum indicum avec le chrysanthème de Chine, Chrysanthemum indicum.

Repères

Les parties aériennes sont inscrites à la Pharmacopée française mais n'ont pas d'indications thérapeutiques officielles et figurent dans la pharmacopée de l'Afrique de l'Ouest. Les usages traditionnels et les données pharmacologiques permettent de l'indiquer dans les dysfonctionnements hépatobiliaires, les hépatites et les calculs urinaires, biliaires et salivaires de petite taille.

Du bon usage des plantes qui soignent (2022) Fleurentin J., Éditions Ouest France, 414 p. www.ethnopharmacologia.org


Source : Le Quotidien du Pharmacien