Le cassissier (Ribes nigrum L., Grossulariacées) est un arbrisseau touffu qui croît spontanément dans les régions tempérées de l'Europe et de l'Asie centrale. Il peut atteindre les 2 m de haut et présente au printemps des bourgeons portant des ébauches de feuilles et de fleurs. Les feuilles, découpées en 3 à 5 lobes dentées, sont couvertes de poils et de glandes résineuses. Les petites fleurs verdâtres à l'extérieur et rougeâtres à l'intérieur sont disposées en grappes pendantes ; elles donneront des baies noires comestibles appréciées pour leur saveur. Les feuilles, les fleurs et les fruits libèrent un parfum agréable. Le cassissier est cultivé pour ses fruits et ses feuilles médicinales.
Une identité botanique incertaine
Les usages médicinaux des feuilles du cassissier ne sont pas décrits dans les traités anciens de médecine grecque ou arabo-persane, ils apparaissent en Europe au XVIIe siècle quand Forestus les recommande chez une personne qui n'arrive plus à uriner ou chez celui qui souffre de calculs biliaires. Un doute subsiste car Sainte Hildegarde parle au XIIe siècle d'un « arbre aux goûteux » utile conte la goutte, mais l'identité botanique est incertaine. Au XIXe siècle, Cazin conseille les fruits dans les diarrhées et au XXe siècle, Leclerc indique la feuille par voie orale dans les rhumatismes chroniques et la crise de goutte. La décoction de feuille sera prise en application locale sur les plaies enflammées et les ulcères.
Les feuilles renferment des flavonoïdes (hypéroside, astragaloside), des acides phénols (acides chlorogénique, caféique, gallique et férulique), des prodelphinidols et une faible quantité d’huile essentielle (sabinène, limonène, phellandrène). Le bourgeon contient des proanthocyanosides, une huile essentielle (acide hardwickiique, delta-3-carène, béta-caryophyllène, alpha-terpinéol), du perillialdehyde, des flavonoïdes, des giberellines. Les fruits renferment des anthocyanosides (hétérosides du cyanidol et du delphinidol), des flavonoïdes, de la vitamine C, des acides organiques et des sucres.
Les fruits possèdent des actions veinotonique et protectrice vasculaire liées aux anthocyanosides et aux flavonoïdes
Les propriétés anti-inflammatoire et antalgique de la feuille ont été bien démontrées : l'extrait aqueux (tisane) et hydroalcoolique à 14 ° s'oppose à l'inflammation aiguë de la patte de rat dans le test de l'œdème à la carragénine. L'extrait hydroalcoolique est également efficace dans le test d'inflammation chronique chez le rat recevant de l'adjuvant de Freund et montre un effet antalgique non opiacé dans le test du writhing chez la souris. Les prodelphinidols sont impliqués dans ces actions ainsi que les flavonoïdes totaux qui inhibent la synthèse et le relargage des prostaglandines.
Des effets diurétiques et antihypertenseur mis en évidence chez le rat
Aucun effet ulcérogène n'a été observé après un mois de traitement chez le rat.
Les effets diurétiques et antihypertenseur ont été mis en évidence chez le rat. Des actions hépatoprotectrice et antiradicaux libres ont été objectivées sur des hépatocytes intoxiqués par le t-butyl hydroperoxyde.
Les fruits possèdent des actions veinotonique et protectrice vasculaire liées aux anthocyanosides et aux flavonoïdes, ils améliorent la vision nocturne.
Les bourgeons sont conseillés en gemmothérapie contre les inflammations et en particulier les allergies, en préventif et en curatif. Les bourgeons stimulent la production de cortisol par les surrénales.
Les indications traditionnelles ont été confirmées par des études pharmacologiques et la feuille de cassis est un excellent conseil dans les inflammations douloureuses.
Repères
Les feuilles sont traditionnellement indiquées par voie orale et en usage externe dans le traitement des douleurs articulaires (EMA, 2017) ; elles facilitent par voie orale les fonctions d’élimination urinaire et digestive, favorisent l’élimination rénale d’eau.
Les fruits frais sont traditionnellement indiqués par voie orale et en usage externe dans le traitement de la fragilité capillaire et les fruits frais ou secs dans l’insuffisance veineuse telle que les jambes lourdes ou dans la crise hémorroïdaire.
Le cassis est dispensé en pharmacie ou dans tout commerce, les feuilles sont inscrites à la Pharmacopée européenne et les fruits à la Pharmacopée française.
Du bon usage des plantes qui soignent (2022) Fleurentin J., Éditions Ouest France, 414 p
Dans votre bibliothèque
« Deux par deux »
« Notre Santé est en jeu »
Quelles solutions face au déclin du système de santé ?
Dans votre bibliothèque
« Le Bureau des affaires occultes », ou les débuts de la police scientifique
USA : frites, bière, donuts gratuits… contre vaccin