Le chardon-marie est une plante herbacée rudérale du bassin méditerranéen, du Moyen-Orient et de l’Europe centrale.
Elle se reconnaît à ses feuilles découpées et épineuses dont les nervures sont blanc laiteux. Ses jolies fleurs violet vif en capitules sont entourées de bractées épineuses, elles donneront de petits akènes sphériques brunâtres.
La légende rapporte que la Vierge Marie en fuyant les persécutions visant son fils, aurait perdu son lait sur les feuilles du chardon-marie qui en aurait conservé une trace indélébile.
Les médecines savantes n’avaient pas repéré cette plante médicinale exceptionnelle. La médecine populaire recommandait les racines et les parties aériennes dans les affections du foie, de la rate, le retard des règles et les métrorragies. Les médecins du début du XXe siècle conseillaient les graines (fruits) contre l’hypotension et les saignements.
Les fruits renferment des flavolignanes, dénommés silymarines, en fait composés de trois molécules principales : silybine, silychristine et silydianine.
Hépatoprotecteur et antioxydant
De nombreux travaux ont montré les effets hépatoprotecteur et antioxydant des extraits de fruits et de silymarine vis-à-vis d’hépatites induites par le tétrachlorure de carbone, le tert-butyl hydroperoxyde, la phalloïdine ou la galactosamine, chez le rat ou sur hépatocytes isolés. Les résultats sont excellents en préventif mais décevant en curatif. Des résultats ont montré l’intérêt de cette plante dans les hépatites virales. Les extraits réduisent également le cholestérol.
La silymarine ralentit la pénétration de la phalloïdine dans les cellules hépatiques, propriété utile car la consommation de ce champignon, l’amanite phalloïde, est en effet responsable de nombreuses intoxications en automne. De plus, la silymarine favorise la régénération du foie démontrée par l’augmentation de l’incorporation d’un acide aminé, la leucine marquée au carbone 14.
Des études cliniques montrent l’intérêt d’un traitement dans la cirrhose et les hépatites chroniques. La silymarine réduit l’accumulation de collagène conduisant à la cirrhose. Une étude clinique a également démontré le rôle du chardon-marie dans les souffrances hépatiques après les traitements de chimiothérapie.
De nombreux travaux précliniques in vivo et in vitro montrent l’effet de la silymarine dans toutes les étapes de la cancérisation : initiation, développement et métastase mais il n’y a aucune preuve clinique. La silymarine peut potentialiser ou inhiber les traitements conventionnels de chimiothérapie. Il ne faudra donc pas conseiller le chardon-marie lors de l’administration de chimiothérapie.
Le chardon-marie est une plante médicinale incontournable dans les maladies du foie.
Fleurentin J. (2018) Du bon usage des plantes qui soignent, Éditions Ouest France, 380 p.
Matthieu Huet et Jacques Fleurentin (2013) Curcuma, thé vert et chardon-marie : quelle stratégie adopter en prévention du cancer ou en complément des traitements, Ethnopharmacologia, 50, 9-18.
www.ethnopharmacologia.org
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