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Jacques Vandewal, l'huile d'olive dans la peau

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Publié le 14/06/2018
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Après plus de 20 ans d’exercice, Jacques Vandewal, pharmacien franco-belge épris d’Italie, cède sa pharmacie pour mettre au point des cosmétiques à base d’huile d’olive de grande qualité. Commercialisés en pharmacie bien sûr.
Portrait Jacques Vandewal

Portrait Jacques Vandewal
Crédit photo : dr

Trop de paperasseries, pas assez d’autonomie intellectuelle à son gré… Quand Jacques Vandewal réalise, à 46 ans, que son métier ne lui convient plus, il cherche une autre activité, de préférence en rapport avec l’Italie, sa passion depuis l’adolescence. Plus exactement depuis qu’un voyage à la fin de ses humanités lui a fait découvrir la Toscane, Léonard de Vinci, Michel-Ange… et tutti quanti. Avec les années, il apprend aussi à apprécier les vins et la cuisine de Toscane et commence à s’intéresser à l’huile d’olive, à ses effets bénéfiques sur la santé, mais aussi sur la peau et les cheveux.

Concentrés en polyphénols

Il lit tout ce qui s’est écrit sur ce « produit d’exception » et découvre que les Phéniciens, les Grecs et les Romains l’utilisaient déjà à des fins cosmétiques ; il trouve une foule de renseignements précieux sur la composition de l’huile d’olive dans des ouvrages scientifiques pointus de chimie et de biochimie - pour beaucoup anglais curieusement. « C’est un cocktail hors du commun, excellent pour la peau. Grâce à sa grande richesse en acides gras mono- et poly-insaturés, polyphénols, vitamine E et squalène, l’huile d’olive est à la fois nourrissante, émolliente, apaisante, antioxydante », résume Jacques Vandewal. « J’ai alors imaginé de mettre au point toute une gamme de produits de soins en m’appuyant sur ces qualités, mais j’ai tout d’abord contacté des récoltants et des producteurs toscans… J’avais appris dans la littérature que plus les olives sont récoltées tôt et plus elles contiennent de polyphénols, mais qu’à cause du goût différent, elles ne sont alors pas consommables. On les récolte donc en général entre mi-octobre et décembre. Je leur ai donc demandé s’ils pouvaient, pour que mes produits bénéficient de cette caractéristique, faire une récolte plus précoce, mi-septembre. C’était possible. » Mais tout restait à faire : trouver des fabricants de parfums (à Milan et Vérone) et d’emballages (à Bergame) mais aussi procéder à la mise au point de chacun des produits, tester leurs textures et leurs fragrances. Il s’en charge lui-même, mais pour donner un nom de marque évocateur, compris partout, et trouver un logo, il fait appel à des professionnels du marketing : ce sera Amore Puro.

Pour diffuser ses produits, Jacques Vandewal ne se pose pas de question, il passera par le réseau des pharmaciens et les groupements. Mais ni par les parapharmacies ni par les enseignes de pharmacie low cost, encore moins par les grandes surfaces car c’est un produit de qualité. Entre-temps, Virginie Danes, qu’il connaissait et venait d’être licenciée d’un laboratoire pharmaceutique, trouve son projet séduisant et le suit dans l’aventure. Elle reprend ses études et fait un master 2 Entrepreneuriat et management de l’innovation qui leur sera utile pour mener à bien études de marché et commercialisation. En septembre 2017, la société est créée en France sous le nom de Créacosme et une autre en Belgique pour cause de régimes différents. Un site Internet* est également lancé. Les consommateurs peuvent ainsi géolocaliser les pharmacies commercialisant la marque et les officinaux faire facilement leur réassort.

Jacques Vandewal est tellement convaincu du bien-fondé de son concept qu’il travaille déjà sur la récupération des déchets solides après la fabrication d’huile d’olive, encore plus concentrés en polyphénols. Pas sûr qu’il y ait une place pour la difficile course de vélo (son autre passion) qu’il projette de faire l’an prochain en Toscane…

* www.amorepurocosmetics.com

Évelyne Gogien
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3444