Chanter en chorale provoque le partage, crée des émotions, assure Karine Drouet, pharmacienne au Havre (Seine-Maritime). Elle avait commencé à chanter il y a dix-huit ans, dans la Chorale du Jeudi, puis arrêté cinq ans après, « le temps des enfants ». Elle a repris depuis cinq ans, toujours dans la même formation. Sauf que « nous étions vingt au départ, et quatre-vingt-cinq maintenant », explique la soprano.
La chorale est une activité prenante, une répétition en soirée par semaine, deux fins de semaine par an avec un metteur en scène, une autre fin de semaine avec des chefs de chœur extérieurs au port normand. Et des répétitions chaque jour… dans la voiture.
« Nous chantons de la variété française : la famille Chedid, Niagara, Goldman, France Gall, Juliette Armanet. Nous avons un répertoire d'une cinquantaine de chansons, et nous en apprenons huit ou neuf chaque année. Le chef de chœur nous propose, nous votons, et il nous envoie les paroles, nos voix. Des chefs de chœur ont fait les arrangements de ces chansons, souvent connues. Moi, je répète deux fois par jour, en conduisant. »
Spectacle vivant
Les répétions se font d'abord par pupitre, toutes les personnes d'une même tessiture, chaque pupitre dans une salle différente, avec sa propre bande-son. « On se retrouve ensuite tous ensemble, pour nous caler les uns par rapport aux autres. On entend les autres pupitres, et on se corrige, car on chante bien mieux à vingt que seul ou à deux ».
La Chorale du Jeudi profite aussi de son stage avec un metteur en scène pour mettre au point une chorégraphie. « Nous avons une tenue de scène, nous présentons un spectacle vivant, au cours duquel on bouge, on fait des petits groupes, on se met plus en avant, hors du groupe, plus en danger ! » Une autre professionnelle leur fait aussi travailler la voix, le souffle…
La chorale se donne, en effet, en spectacle au profit d'associations, au Théâtre de l'Hôtel de ville du Havre : deux grands concerts par an, et deux plus petits, « à chaque fois devant des salles combles. Mais cela reste pour tous une distraction. On répète un peu plus à l'approche des concerts, pour faire le mieux vis-à-vis des autres, vis-à-vis du public. C'est une occupation un peu constante, il faut chanter tous les jours ».
Un antistress
Pour Karine Drouet, le chant choral est un « antistress. Cette activité se développe beaucoup, et comme nous restons indépendants les uns des autres, certains chantent de façon très mobile. Il existe un peu partout, et de plus en plus, des fins de semaine pour chorales, avec des chanteurs d'un jour venant de partout. L'autre jour, nous étions trois cents à Sainte-Adresse (banlieue du Havre), et des chanteurs de notre chorale se rendent aussi bien dans d'autres villes, chanter avec d'autres chanteurs. Il existe des festivals, comme Sète (Hérault), ou Troyes (Aube). Les Nuits de Champagne, à Troyes, regroupent neuf cents chanteurs, dont régulièrement une quarantaine de chanteurs de notre chorale ».
« Dans une chorale, poursuit la consœur, il n'y a pas de meilleur. On chante mieux en groupe, donc on se corrige, et on ne se rend pas compte qu'on est nombreux. Après chaque concert, on boit un coup ensemble, on discute, même si on connaît mieux son propre pupitre. Chanter nous fait nous rencontrer, on se redonne des informations, on se parle d'autres concerts, ou d'autres choses. Il se crée une entraide. » Karine Drouet se sent bien dans sa voix et dans sa chorale, et entend bien continuer comme cela.
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