DIEGO-SUAREZ, sur la côte nord. De là, il faut emprunter la route du Sud pour atteindre, une bonne heure plus tard, Joffreville. L’ancienne ville coloniale, fondée par le maréchal Joffre il y a plus d’un siècle, semble aujourd’hui un peu à l’abandon mais reste appréciée pour sa fraîcheur. C’est aussi la porte d’entrée du parc national de la montagne d’Ambre. Un massif volcanique dont la forêt luxuriante abrite une flore et une faune fabuleuses.
Armés de bons yeux et d’un peu de patience, vous aurez peut-être la chance d’apercevoir des lémuriens nichés à la cime des arbres ou sautant de branche en branche, au milieu des palissandres, des ficus et des caféiers sauvages. Au détour d’une allée d’araucarias, immenses conifères appelés aussi Désespoirs des singes, car couverts d’épines, ce sont sûrement des caméléons qui croiseront votre route. Orangés, bruns, verts, tachetés, il en existe 700 espèces à Madagascar. Tout comme les geckos, rois du camouflage, ils se déplacent très lentement et se fondent dans le paysage avec une maîtrise incroyable.
Depuis Joffreville, la route prend ensuite la direction du Sud-Est. Direction les tsingy rouges, près du village d’Irodo. Ces concrétions rosées ont poussé au creux des canyons, façonnées pendant des siècles par l’érosion, telles de longues tiges sablonneuses. S’il est possible de s’en approcher, attention à ne pas abîmer ces fragiles sculptures de latérite.
À l’opposé, les solides tsingy rary du parc de l’Ankarana, formés de calcaire, ne craignent pas les marcheurs. À une centaine de kilomètres au sud-ouest de Diego-Suarez, ces impressionnantes formations rocheuses s’étendent à perte de vue ; un horizon gris anthracite que l’on découvre au sortir de la forêt, avant de s’élancer sur ces champs de pierre acérée. Avec précaution, les pas se succèdent sur les rochers coupants et jusqu’à la passerelle, que l’on traverse, au-dessus du canyon.
Des parfums et des îles.
La Nationale 6 suit son cours jusqu’à Ambanja. À deux pas de la côte, au nord-ouest du pays, cette ville animée est un point de chute bien trouvé avant de partir vers les îles. C’est aussi l’occasion de parcourir à vélo les bords de la rivière Sambirano. Les pistes sableuses conduisent rapidement les deux-roues à travers les plantations de cacaoyers. Cette vallée fertile fait aussi le bonheur des parfumeurs; ylang-ylang, patchouli, vétiver et baies roses y abondent. Au coucher du soleil, à l’ombre des albizias et des tulipiers du Gabon, il sera temps d’emprunter le chemin du retour.
Depuis le port d’Ankify, cap sur les îles. Grande et touristique, Nosy Be a néanmoins conservé tous ses charmes ; Hellville, la capitale, arbore un pimpant marché couvert, de petites rues où il fait bon flâner, un port aux boutres.
Les petites sœurs de Nosy Be, Nosy Tanikely et Nosy Komba, sont des escales incontournables. La première est réputée pour ses eaux claires ; dans ce parc marin, mérous, poissons perroquets et barracudas nagent en toute quiétude. Équipé d’un simple masque et de palmes, on pourrait presque les caresser! La seconde est une belle rencontre. Une île paisible et authentique, sans voitures et loin des hordes de touristes, où les brodeuses s’affairent sur la plage, sous leurs cotonnades qui volent au vent. Avec ses gargotes à chaque coin de ruelle, ses enfants qui jouent entre les cabanons, Nosy Komba la douce est un vrai coup de cœur.
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