Le lourd patrimoine culturel n’écrase en rien la richesse naturelle de l’île, adaptée aussi bien aux interminables flâneries qu’aux balades sportives. Destination idéale pour bien des voyageurs, Chypre gagne encore en intérêt cette année. Paphos, ancienne capitale du pays pendant une longue période de l’Antiquité, située à l’ouest et entièrement classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, a été élue capitale européenne de la culture pour 2017 (avec Aarhus, au Danemark). Pour l’occasion, l’éventail culturel s’enrichit de plus de 300 événements autour du thème « Lier les continents, créer des ponts entre les cultures ».
Dans ce programme foisonnant, on note la réunion sur la scène de l’Odéon, dans l’ancien Paphos, le 11 août, de Charlotte Rampling, Polydoros Vogiattzis et la guitariste Varvara Gyra pour jouer la rencontre entre le poète grec Cavafy et la femme de lettres Marguerite Yourcenar, qui fut sa première traductrice en français. Mais ce n’est qu’un exemple du panel des arts mis en lumière, du théâtre à la sculpture, de la peinture à la photographie, de la musique à l’archéologie, de la danse à la gastronomie…
Même sans cette programmation gargantuesque, Paphos recèle des trésors. Ses mosaïques, qui datent du IIe au Ve siècles, sont parmi les plus belles du monde. Situées dans le parc archéologique de Kato Pafos, dans les maisons de Dionysos, de Thésée, d’Aëon et d’Orphée, elles côtoient notamment l’Odéon, le théâtre antique et le site des Tombeaux des rois.
Paphos abrite aussi le pilier de saint Paul, qui, selon la tradition orale, est l’endroit où il fut flagellé avant de convertir au christianisme le gouverneur romain de l’époque. Il fait partie des ruines de la basilique de la Vierge de la Cité d'or, la plus grande basilique des premiers temps de l’époque byzantine.
À quelques encablures, la marina de Paphos aboutit à un fort médiéval. Byzantin à l’origine, il a été remanié par les Lusignan au XIIIe siècle avant d’être détruit par les Vénitiens puis reconstruit par les Ottomans après la conquête de l’île au XVIe siècle. Un témoignage des nombreuses civilisations qui se sont succédé sur la plus orientale des îles méditerranéennes.
Goûter à tout
Aux abords de Paphos, d’autres trésors attendent le visiteur curieux. Tel le monastère de Saint-Néophyte (Agios Néofytos), à 9 km au nord de la ville, et la grotte qu’il a creusée de ses mains, l’Enkleistra, couverte de peintures des XIIe et XVe siècles.
En continuant 20 km de plus au nord pour atteindre la péninsule d’Akamas, les bains d’Aphrodite, situés au creux d’un agréable jardin botanique, rappellent l’importance de la déesse de l’amour pour les Chypriotes. La légende fait de ces bains son lieu de prédilection pour recevoir ses amants. Bien d’autres sites sont dédiés à la déesse et constituent la « route culturelle d’Aphrodite », qui passe, à 25 km au sud de Paphos cette fois, au Petra tou romiou, « le rocher du grec ». L’histoire dit que Digenis Akritas, héros byzantin, aurait empêché le débarquement des Sarrasins en arrachant ce rocher à la chaîne montagneuse de Kyreneia, formant ainsi le Pentadaktylos ou montagne à cinq doigts, pour le jeter dans la mer. De l’écume provoquée par la chute du rocher serait née Aphrodite. La légende se poursuit et affirme qu’en se baignant à cet endroit à minuit lorsque la lune est pleine, on vivra un amour éternel…
Sur la route en direction de Limassol, à 70 km à l’ouest de Paphos, certains lieux méritent de s’attarder. Outre Palaipafos, où se dressent les ruines du sanctuaire d’Aphrodite, qui remonte au XIIe siècle avant Jésus Christ, un arrêt à Kourion permet de découvrir une importante cité royaume de l’Antiquité. C'est l’un des sites archéologiques les plus impressionnants de Chypre, et il y en a ! On y trouve notamment un admirable théâtre gréco-romain restauré et une villa privée, la Maison d’Eustolios, transformée en centre de bien-être au début de l’ère chrétienne, avec ses bains et ses mosaïques du Ve siècle.
Au cours de ces journées de découvertes, la mer, la plage et les baignades associées ne sont jamais bien loin. Tout comme l’offre gastronomique chypriote. Pour goûter à tout, rien de plus simple, il suffit de faire honneur aux mezze, les tapas à la grecque. Les vins sont à découvrir, car Chypre a depuis 6 000 ans une riche tradition viticole. À goûter donc, au cours d’un bon repas, ou en empruntant l’une des sept routes du vin qui sillonnent les régions de Paphos et Limassol. À Lemona, par exemple, le propriétaire Angelos Tsangarides propose des visites de sa cave et de ses installations avec le sourire, pour finir par une dégustation dont il n’a pas à rougir.
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