Tourisme - En Guadeloupe, l’archipel des Saintes

Dans le bain créole

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Publié le 01/06/2017
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Une chaleur tropicale bercée par les alizés, des eaux turquoise qui invitent à la voile et à la plongée, des mornes qui font le dos rond, une architecture créole aussi délicieuse que la gastronomie. Port d’attache d’un rutilant centre UCPA, l’archipel des Saintes offre les meilleures conditions pour un cabotage tropical.
maison-bateau

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Crédit photo : A.-L. Murier

pêche et tourisme

pêche et tourisme
Crédit photo : A.-L. Murier

plage

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Crédit photo : A.-L. Murier

centre

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Crédit photo : A.-L. Murier

À l’abordage ! À une dizaine de kilomètres au sud de la Guadeloupe, cet archipel d’une dizaine d’îlots ne se laisse approcher qu’en bateau. Depuis Pointe-à-Pitre, Trois Rivières ou Saint-François, cap sur Terre-de-Haut, parmi les deux îles habitées. Voiles blanches surfant sur les alizés, escouades de frégates et de pélicans, maisons dentelées aussi colorées que les hibiscus et les bougainvilliers, embruns parfumés par les frangipaniers : l’arrivée dans une des plus belles baies du monde met d’emblée dans le bain créole.

À terre, pourtant, point de canne à sucre, bananeraie ou autres plantations autrefois coloniales. En lieu et place, Bretons, Normands et Poitevins ont trouvé une bonne pêche. Du marché aux poissons au chantier naval artisanal de saintoises, les barques traditionnelles, l’activité marque l’identité de l’île. Avec le tourisme, dont le centre UCPA, dans la baie de Marigot, est figure de proue depuis 1990.

Vingt-sept bungalows avec balcon ou terrasse, une vingtaine d’emplois salariés, une base nautique qui profite au développement et à l’animation du territoire, une offre d’activités aussi ciblée que large. Ajoutez une rénovation d’ampleur, il y a deux ans, et vous comprendrez que ce lieu d’élection multiplie les adeptes, débutants comme confirmés. « On le sait peu, mais les stages de catamaran sont ouverts aux navigateurs jusqu’à 55 ans », explique le directeur de la structure. « Entre vitesse et longs bords, propices au trapèze, les conditions sont exceptionnelles pour explorer les beautés de l’archipel. »

Entre amis ou solo, on vient aussi profiter des eaux turquoise et de la chaleur tropicale pour un cocktail mixant sports aquatiques et farniente. Depuis peu, même les voyageurs indépendants les plus farouches peuvent profiter de l’expertise de cet opérateur historique. « Plutôt que de voisiner avec 150 personnes, certains touristes préfèrent gérer leur séjour indépendamment. Pour être au goût du jour, nous proposons des formules sans hébergement. »

Autant d’aventures à la carte, à la mesure de ce joyau lilliputien. En stand up paddle, on observe les criques fleuries, dans le sillage de l’insolite maison-bateau qui fait l’attraction dans l’anse Mire. Avis aux amateurs, c’est la résidence réservée au médecin. En kayak de mer, on brave le courant jusqu’à l’îlet de Cabrit, site sauvage où nichent des oiseaux marins de toutes plumes. Un bord en planche à voile et c’est le Pain de sucre qui offre des coulées de basalte cascadant dans les eaux cristallines.

La plongée ? Visibles avec un masque et un tuba, gorgones, coraux, éponges, anges royaux et autres poissons rivalisent de couleurs en profondeur. D’autant que les fonds offrent des sites mythiques, à l’instar du sec Pâté : soit une montagne, en créole, qui affleure à 15 m sous le niveau de la mer et descend jusqu’à 300 m.

D’une anse à l’autre

Terre-de-Haut ne démérite pas côté plages, pour tous les goûts. Alors que celle de Pompierre, à 25 minutes du bourg, fédère visiteurs et locaux à l’ombre de ses palétuviers et carbets aménagés, une bonne marche mène à des anses aussi sauvages que confidentielles. Baignant un aquarium, le croissant gris de Crawen renouvelle le spectacle au coucher du soleil, à l’horizon d’un panorama que les Saintois appellent le volcan. Quelques encablures plus loin, entre deux falaises, c’est un sable blanc qu’étale l’anse Rodrigue, site de ponte des tortues marines entre mai et juin.

Le panorama se révèle somptueux depuis les hauteurs du Chameau, culminant à 309 m, ou depuis le morne Morel, plus facile d’accès avec ses 109 m. Sur ces crêtes, des vestiges de constructions militaires mettent sur le chemin d’un autre pan d’histoire. Son épisode le plus violent est campé par le Fort Napoléon, bien que le conflit se soit résolu à coups de batailles navales. Disputée par la France et la Grande-Bretagne pour sa position stratégique, ce « Gibraltar » des Antilles exhale aujourd’hui une dolence caribéenne bien pacifique.

C’est encore en roue libre, d’une traversée express en navette maritime, que se laisse découvrir l’île voisine de Terre-de-Bas. Une balade forestière sous les mancenilliers, en se prémunissant de leur toxicité. Des acras de morue chez Eugénette, un punch maison à La Belle Étoile. Les vagues de Grande-Anse pour entretenir la température tropicale. Une nuit perchée au Rêve de Robinson…

Anne-Laure Murier
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3355