Alors que la France est dans le top 10 des pays pourvoyeurs de touristes en Autriche, elle arrive loin derrière pour la région de Salzbourg. Le Tyrol, Vienne, ça oui, les Français connaissent. Mais moins cette ville et sa région, pourtant au cœur de l’identité autrichienne.
Vous en doutez ? Prenez Mozart et Karajan (natifs du lieu), la cultissime chanson de Noël « Douce Nuit, Sainte Nuit », dont on fête les 200 ans, des princes-archevêques, une forteresse et des monastères. Ajoutez lacs, villages traditionnels, montagnes et mines de sel. Mixez le tout avec un accueil sans reproche et un penchant pour les soirées estivales dans les biergarten et vous obtenez le Salzburgerland, région du centre-nord autrichien à deux pas de la frontière allemande.
Pour l’heure, il n’y a hélas pas de vol direct entre la France et Salzbourg. Mais Munich est à deux pas et après tout, l’Autriche n’est pas si loin qu’elle ne puisse être ralliée facilement en voiture par autoroute.
Salzbourg, donc. Des cloches. Pas une heure ou quart d’heure sans qu’elles ne sonnent ou ne tintent, concerts gratuits guillerets dans cette cité musicale. Oh, pas n’importe quelle musique. Sa quintessence incarnée, celle de Mozart l’enfant prodige salzbourgeois.
La capitale des princes-archevêques
Un décor, aussi. Celui d’une ville de province (150 000 habitants) qui se hausse un peu du col et tasse ses églises catholiques à hauts clochers sur les rives de la Salzach, dressant des monastères à l’écart sur des collines protectrices, les Bénédictines à Nonnberg, les Capucines à Kapuzinerberg… Le tout au milieu d’une architecture ultrabourgeoise que seule l’Histoire explique. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, Salzbourg a été la capitale de princes-archevêques à la fortune immense. Elle fut bâtie grâce au commerce du sel extrait des mines de la province – on peut en visiter d’anciennes, comme à Hallsdatt. Et des architectes italiens ont donné un cachet Renaissance et pastel à la ville. Ne dit-on pas que le tempérament autrichien est un mélange d’allemand et d’italien ?
Pour apprécier vraiment la ville, voici ce que l’on conseille. Se balader en fin de journée sur Feltungsgaffe et voir le soleil décliner sur les clochers à coupole. Grimper jusqu’à la forteresse Hohensalzburg et dominer « les beautés naturelles sublimes de Salzbourg » (Mozart dans le texte !). Visiter sa maison natale et s’étonner qu’on ait trimballé ce génie dès 6 ans sur les routes d’Europe, exhibé partout en concert devant les rois et les reines. Traverser la Salzach par la passerelle Makartsteg et s’attarder dans les jardins Mirabell, face au château éponyme devenu hôtel de ville – les Chinois adorent venir s’y marier. Tenter d’être là pour le célèbre festival et assister, au pire, aux concerts retransmis gratuitement sur l’écran dressé au pied de la cathédrale.
Souvenirs et modernité
Vous en voulez encore ? Passer devant la maison où vécut Stefan Zweig, l’immense écrivain allemand. Louer un vélo sur Mozartplatz et filer à Hellbrunn visiter le « château des plaisirs » des princes-archevêques et, surtout, son jardin aux invraisemblables jeux d’eau « comiques ». Et puis, parce que Salzbourg n’est pas qu’une cité figée, se poser en fin de journée dans un biergarten ombragé. Humer l’air de Nonntal, le quartier bobo chic, ou celui de Saint-André, gentiment alternatif. Grimper au musée d’art moderne de Mönschberg. Pousser jusqu’à l’hyperdesign Hangar 7 et sa collection d’avions (créé par le fondateur de Red Bull, autre célébrité du coin). Cela n’empêchera pas de croiser des couples version locale, lui en culottes de peau et bretelles, elle en robe dirndl façon XIXe.
Saint-Wolfgang, un air d’opérette
Allez, un peu d’air pur fera du bien. Direction les lacs Fuschl et Wolfgang. Au pied du château-hôtel (Schloss Fuschl) où furent tournées des scènes de « Sissi », il faut s’arrêter au Schlosssfischerei, pour son cadre au bord du lac et sa cuisine lacustre : ses truites et corégones fumés sont exquis. Exquis, c’est le mot qui convient aussi au village de Saint-Wolfgang. Un air d’opérette flotte sur ce bourg aux maisons peintes et à balcons fleuris, tendance chalets chics pour villégiatures cosy. Le site est connu pour l’illustre Cheval Blanc, un hôtel multicentenaire déployé dans neuf maisons accolées.
Reste un must, l’excursion au Schafberg (1 782 m). L’ascension en train à crémaillère est mordante et les wagons rouge sang épousent la pente pour hisser les voyageurs au pied du restaurant Schafbergspitze. Tout en bas dans la vallée, enveloppés de brume orageuse, le Wolfgang, le Fuschl, le Mondsee et l’Attersee offrent un splendide quatuor. Un concerto pour lacs majeurs.
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