Un peu plus de 240 km séparent la capitale fédérale de Virginia Beach. Déjà, au sortir de la banlieue de Washington, la frontière invisible se matérialise avec l’apparition d’un Reb’ Flag flottant au-dessus de la forêt bordant l’autoroute. Rappel historique que l’État de Virginie, terre natale de huit présidents des États-Unis, dont le tout premier, George Washington, fut aussi le siège des états confédérés lors de la sanglante guerre de Sécession.
On accède à la ville de Virginia Beach par l’impressionnant Chesapeake Bay Bridge Tunnel, gigantesque pont routier d’acier et de béton long de 28 km, qui plonge parfois dans l’océan pour laisser le passage aux grands cargos et navires. Ville natale du chanteur au drôle de chapeau Pharell Williams, qui possède toujours une maison dans la station balnéaire, Virginia Beach, avec son interminable plage de sable blond bordée de résidences et d’hôtels, a un peu l’allure d’un Miami sans quartier Art déco et sans l’exubérance hispanique. Vieux Sud oblige, on cultive dans cette Virginie océanique une ambiance familiale qui n’exclut pas le sens de la fête bon enfant.
Les premiers colons
À quelques encablures de Virginia Beach se trouve Cape Henry, l’un des principaux sites historiques des États-Unis. C’est là, à l’entrée de la baie de Chesapeake, que, le 26 avril 1607, treize ans avant l’arrivée des Pères Pèlerins du « Mayflower », trois navires anglais jetèrent l’ancre et débarquèrent les 105 premiers colons sous la direction du capitaine John Smith. Fraîchement accueillis par les indiens Powhatan, un peu inquiets devant ces étrangers barbus et casqués à la mine patibulaire et de surcroît armés jusqu’aux dents, les colons s’empressèrent de construire un solide fort de rondins et fondèrent Jamestown, la toute première ville du Nouveau Monde.
Capturé par les Powhatans, le capitaine Smith ne dut la vie sauve qu’aux suppliques de la belle et très jeune princesse Pocahontas, la fille chérie du chef indien, séduite par la mâle prestance et la barbe rugueuse du conquérant anglais. Une histoire belle comme l’antique qui se termina tragiquement. La belle princesse amoureuse, embarquée en Angleterre, épousa un lord anglais et mourut d’une pneumonie dans les brouillards de la Tamise.
Des années après ce débarquement, First Landing, acte de naissance de l’Amérique, Cape Henry verra en 1781, lors de la guerre d’Indépendance, la défaite de la flotte anglaise par les vaisseaux de l’amiral de Grasse, assurant ainsi la victoire définitive des insurgés de George Washington. Sur la plage, une plaque de bronze rend hommage à l’amiral français.
Sur les lieux, aujourd’hui base militaire où s’entraînent entre autres les célèbres Navy Seals, les commandos d’élite de la marine américaine, se dressent deux phares. L’un érigé en 1792, le plus ancien d’Amérique, et le second datant de 1881, construit en fonte.
Reconstitutions historiques
Curiosité à le pas manquer, la colonie de Jamestown (www.historyisfun.org), reconstituée avec son fort, ses palissades de bois et ses canons, Dans ce musée en plein air, des figurants en costumes d’époque miment de façon plus ou moins convaincante la vie quotidienne des colons. Dans le village powhatan, d’accortes jeunes indiennes, vêtues de peau de daim, s’affairent à des travaux de tissage et à la confection de galettes de maïs. Dans le port, les trois navires de John Smith, parfaitement reconstitués, se balancent dans les eaux de la baie.
Parmi les nombreux sites historiques de la région, la Berkeley Plantation (www.berkeleyplantation.com) offre un panorama unique de la vie à l’époque coloniale. Somptueuse demeure Old Georgian de briques rouges construite en 1726, elle s’ouvre sur la James River au bout d’un magnifique jardin à l’anglaise. Moins aristocratique mais toute aussi émouvante, la Lynnhaven House Historoy (www.MuseumVB.org) raconte la vie rude des premiers colons isolés dans de sommaires maisons de bois. Encore plus humbles, les cabanes des travailleurs de la plantation rappellent le souvenir de l’esclavage.
Plus récent, le Military Aviation Museum (www.militaryaviationmuseum.org), la plus grande collection privée d’avions de chasse et de bombardiers des deux guerres mondiales, tous parfaitement entretenus et aptes à voler.
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