TOURISME - Carte postale de Slovaquie

L’Écrevisse rouge de Bratislava

Publié le 05/09/2016

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Un peu à l’écart des grands circuits touristiques qui lui préfèrent ses voisines Vienne et Budapest, la capitale de la Slovaquie, Bratislava, mérite pourtant elle aussi une visite, y compris pour son joli musée de la pharmacie installée au cœur de la vieille ville historique.

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Crédit photo : ddb

Mieux connue des Français sous son nom allemand, Presbourg, Bratislava fut aussi la capitale de la Hongrie de 1536 à 1780 : on retrouve cette histoire compliquée jusque dans les pharmacies, certaines d’entre elles affichant encore des enseignes en trois langues, slovaque, hongrois et allemand. À l’ombre de la Porte Saint Michel, entrée historique de la ville coiffée d’un inévitable bulbe en cuivre, la pharmacie de l’Écrevisse Rouge occupe depuis le XVIIIe siècle un bel immeuble aux tons jaunes, abondamment stuqué.

Elle fut fermée en 1953, lorsque la Tchécoslovaquie communiste nationalisa et réorganisa toutes les pharmacies, mais l’Université décida quelques années plus tard d’en faire un musée. La belle salle voûtée du rez-de-chaussée fut réaménagée avec des comptoirs et du mobilier de style Empire, datant du début du XIXe siècle, complétés par de nombreux rayonnages de pots et de fioles. Les murs ont conservé leurs fresques baroques originales, évoquant la santé et la guérison, et une seconde salle présente d’autres pots et du mobilier pharmaceutique. L’enseigne en fer repoussé de la pharmacie, datant de 1895, trône toujours au-dessus de la porte, complétée par la mention « musée ». La pharmacie est rattachée de nos jours au musée historique de la ville.

Indépendant depuis 1993

Pays de 5,4 millions d’habitants, indépendant depuis 1993 après avoir été austro-hongrois puis tchécoslovaque, la Slovaquie compte 2 000 officines dont la plupart ont été privatisées après la fin du communisme. Membre de l’Union européenne, dont elle assure d’ailleurs actuellement la présidence semestrielle, ainsi que de la zone euro, la Slovaquie est l’un de pays européens où les médicaments sont les moins chers.

Si les pharmaciens ont pu racheter leurs officines et échapper aux chaînes, ils doivent par contre s’accommoder de la participation croissante de groupes financiers à la gestion de leurs pharmacies. Ces sociétés, dont certaines parviennent à contourner la loi pour créer elles-mêmes des officines, sont plus intéressées par le profit pur que par la promotion de la santé et des compétences pharmaceutiques, regrettent les représentants de la profession.

Denis Durand de Bousingen