L’atopie est une susceptibilité particulière et héréditaire à développer des manifestations allergiques en présence d’une ou plusieurs substances qui sont inoffensives chez une personne non atopique. La dermatite atopique (DA), ou eczéma atopique, représente la manifestation cutanée de l’atopie. C’est une dermatose chronique prurigineuse, inflammatoire, elle survient sur un terrain qui peut associer asthme, rhume des foins, conjonctivite allergique et allergie alimentaire, avec souvent passage de l’un à l’autre au cours de la vie.
Quelle différence entre xérose et ichtyose ?
La xérose est un état de sécheresse cutanée excessif où la peau desquame de façon anormale.
L’ichtyose est une pathologie cutanée qui rend la peau très sèche, écailleuse sur de grandes surfaces. Elle est en général due à un trouble héréditaire de la kératinisation se traduisant par un épaississement épidermique et une desquamation permanente, la peau est recouverte de squames bien visibles. Un tiers des sujets qui ont une dermatite atopique ont aussi une ichtyose vulgaire.
Quelle est la part de l’hérédité ?
Les récentes études épidémiologiques montrent que pour un parent atopique ou l’ayant été dans son enfance, le risque de transmettre la maladie à son enfant est de 30 %. Ce taux d’hérédité bondit à 70 % si les deux parents sont ou ont été atopiques. Même en l’absence d’hérédité, 20 % des nourrissons sont concernés par la dermatite atopique. La survenue d’asthme (20 à 50 % des cas) est d’autant plus prévisible qu’il existe des antécédents familiaux et que la dermatite a été sévère, et une rhinite allergique survient chez 25 % des sujets.
Que se passe-t-il à la naissance ?
On sait que la fonction barrière est immature à la naissance et qu’elle reste en formation pendant 24 mois, cette grande vulnérabilité ne permet pas à bébé de bien protéger sa peau. L’autre révélation est que le capital en cellules souches, qui est unique pour toute une vie, est très développé dès la naissance et qu’il est primordial de le préserver très tôt.
Quand doit-on intervenir ?
Aujourd’hui, les nouvelles avancées scientifiques préconisent la prise en charge de la sécheresse cutanée dès la naissance, au stade de la xérose pré-atopique, pour permettre le rétablissement d’une peau saine chez les sujets non encore atteints, mais présentant un terrain génétique favorable.
Pourquoi les traitements ne sont-ils pas toujours efficaces ?
L’échec thérapeutique est avant tout lié à une mauvaise compliance au traitement prescrit, la corticophobie, en particulier, est à l’origine de la majorité des difficultés d’observance. Les difficultés du traitement, le manque de connaissances, l’isolement, plongent souvent les parents et les enfants dans le désarroi. D’autre part, le traitement local est contraignant, il nécessite un apprentissage et une participation active du patient ou de la famille. La démarche bien structurée car les récidives sont fréquentes. La qualité de vie et la relation parent/enfant devient difficile.
Comment expliquer aux parents l’importance des protocoles de soins ?
Les moyens de lutte sont comparables à ceux utilisés pour lutter contre un feu de broussailles. Le traitement anti-inflammatoire par des dermocorticoïdes fait office de pompier de service, mais il faut savoir les appliquer quand il faut et où il faut. Les émollients locaux constituent le traitement de fond, ils aident à réparer et à reconstruire la barrière cutanée protectrice.
Quels conseils d’hygiène doit-on leur donner au quotidien ?
Tout le corps de l’enfant doit être examiné à chaque toilette, même lorsqu’il n’est pas en poussée. Les vêtements (amples) et les draps en coton sont les mieux supportés, il faut éviter la laine et les tissus synthétiques irritants. Ils doivent être lavés avec peu de lessive (sans phosphates), puis rincés abondamment. Les assouplissants favorisent les allergies et leur emploi est controversé. Il faut éviter tout contact avec une personne atteinte d’herpès (bouton de fièvre). Les vaccinations peuvent être faites normalement en dehors d’une poussée.
Quelles sont les autres précautions à respecter ?
Chez le bébé, la diversification alimentaire doit être prudente, sinon l’alimentation est libre sauf interdiction particulière. Le sport, le stress, les émotions et la chaleur favorisent la libération d’histamine et peuvent déclencher des poussées. L’habitat ne doit pas être surchauffé, il est recommandé d’éviter la fumée de cigarettes, les animaux domestiques et les autres pièges à poussières. L’aspirateur est passé quotidiennement.
Les bains sont-ils recommandés ?
Les bains préparent l’application de soins locaux et procurent un moment de relaxation. Leur durée est limitée à 5-10 minutes, la température doit être de 35-36 °C, trop chaude, elle provoque ou réactive les démangeaisons. Ils sont éventuellement enrichis en huiles émollientes, en extrait d’avoine ou en amidon de blé, en émulsion lactée (huiles Oilatum, Dermagor, Topialyse, Stelatopia…), elles sont rincées ou non selon les produits. Le corps est ensuite séché par tamponnement sans frotter.
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