Au moment de faire un premier bilan des cinq années passées, Agnès Firmin-Le Bodo commence sans hésiter sur les satisfactions qu’elle tire de cette expérience sur les bancs de l’Assemblée nationale. Elle est d’abord fière d’avoir présidé la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi relatif à la bioéthique. « Je pense l’avoir fait avec bienveillance, même si les débats ont parfois été tendus, dans le respect des idées des uns et des autres et avec une intelligence collective. »
À titre plus personnel, elle se réjouit d’avoir deux propositions de loi qui portent son nom et dont elle a pu constater les premiers retours positifs sur le terrain. Il s’agit d’une part de l’autorisation pour les opticiens d’accéder aux EHPAD pour renouveler les lunettes de résidents, et d’autre part de la levée des interdictions d’accès à certains métiers pour des malades chroniques tels que les diabétiques. « Quand des gens vous arrêtent dans la rue pour vous dire que vous êtes l’héroïne de leurs enfants, vous vous demandez ce qui va vous tomber sur la tête. Puis ils vous expliquent que, grâce à cette loi, leurs enfants vont pouvoir choisir les études et le métier qui leur plaisent. Ce genre de témoignage, c’est la plus belle des récompenses », reconnaît-elle. Qui l’emporte sur les difficultés traversées, même les menaces de mort dont elle a fait l’objet en début d’année. « J’en sors convaincue qu’un député peut être utile. »
Garder les pieds sur terre
Attachée à son métier, il n’est pas question pour la pharmacienne de mettre la pédale douce à l’officine pour poursuivre son travail de députée. « C’est ce qui permet de rester en contact avec le terrain et de garder les pieds sur terre. Pendant la crise sanitaire, être un pharmacien en exercice m’a donné l’opportunité de faire remonter ce qui se passe concrètement sur le terrain, comment les choses se mettent en place et sont vécues. » Mais pour mener de front tous ses engagements, quelques sacrifices sont nécessaires. « Je dors peu. Et quand je prends un engagement, je m’y tiens. C’est pour cela que j’ai vraiment bien réfléchi avant de me présenter à nouveau aux législatives, en pesant à la fois mes envies, les réussites des 5 dernières années, les chantiers en cours… Et aussi ce que mes proches peuvent supporter. »
Parmi les gros chantiers à venir, la réforme des retraites est « une nécessité si l'on veut préserver ce système pour nos enfants et petits-enfants », selon la députée candidate. Elle espère aussi voir se développer le droit de substitution biosimilaire des pharmaciens, « pour l’instant très limité, même si c’est enfin une avancée », ne serait-ce qu’en raison des économies potentielles pour l’assurance-maladie. « Alors qu’on cherche les moyens de financer l’innovation et d’arrêter de baisser les prix des médicaments, la substitution biosimilaire représente une manne de 600 millions d’euros par an… Si on ne se limite pas à deux molécules ! »
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