De nombreux élus locaux et professionnels de santé réclament une ouverture de la vaccination à tous les adultes volontaires. Pour l'heure, le ministère de la Santé se borne à rappeler le strict respect du calendrier vaccinal, instaurant une priorisation par tranches d’âge.
Des créneaux disponibles dans les centres de vaccination, des flacons de vaccins en déshérence, des professionnels de santé et des élus dans l’incompréhension totale… Les médias multiplient ces constats de doses vaccinales qui restent disponibles, pointant du doigt l’inadéquation entre l’offre et la demande.
Pour l’heure, Olivier Véran, ministre de la Santé, résiste aux pressions du terrain et s’arc-boute sur le principe de la priorisation tel qu’il a été énoncé. Actuellement, la vaccination par AstraZeneca et Janssen est réservée aux plus de 55 ans sans condition, avec des créneaux prioritaires pour les professionnels les plus exposés. Les vaccins Pfizer et Moderna, quant à eux, restent réservés aux plus de 55 ans avec comorbidités et aux plus de 60 ans sans condition. Dans ces populations et chez les plus âgés, 4,3 millions de personnes ne sont toujours pas vaccinées, argumente Olivier Véran. Une position partagée par Stanislas Niox-Chateau, PDG de Doctolib. « Il n'y a pas de problème d'inadéquation entre l'offre et la demande dans les centres de vaccination », déclare-t-il en relativisant le nombre croissant de créneaux disponibles répertoriés par l'application « Vite ma dose ». Sur les 200 000 à 250 000 rendez-vous pris chaque jour via Doctolib, le délai moyen est inférieur à 10 jours, indique-t-il. Pour lui, le problème réside davantage dans la lenteur prise pour l'administration de l'AstraZeneca. « Il est injecté au rythme de 45 000 doses par jour, quand on pourrait en faire 100 000 à 150 000. »
Pour les professionnels de santé qui appellent eux aussi à abaisser l’âge des personnes éligibles, à l’instar des mesures prises dans certains pays voisins, la solution n’est cependant pas tant dans l’intensification de la vaccination en centres que dans l’accélération de la campagne en ville, avec notamment une mise à disposition de vaccins à ARN messager, plébiscités par la population. Les expérimentations à La Réunion avec le Pfizer/BioNTech et en Moselle, avec le vaccin Moderna, prouvent qu’ils sont tout à fait capables de relever ce défi. Ceci d’autant plus que les chiffres diffusés ce matin par le ministère de la Santé attestent de la disponibilité de ces vaccins en nombre suffisant (chiffres cumulés) d’ici à la fin du premier semestre.
Avec l'AFP.
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