Ce matin, la Haute Autorité de santé (HAS) a levé la restriction aux moins de 65 ans pour le vaccin AstraZeneca. Elle a aussi confirmé sa recommandation de faire du pharmacien un prescripteur et un vaccinateur, tous vaccins confondus, pour accélérer la campagne de vaccination contre le Covid-19. Hier soir, le ministre de la Santé a promis que la vaccination en pharmacie avec le vaccin AstraZeneca deviendrait réalité « d’ici quelques jours ».
Il est toujours impossible d’obtenir une date précise à l’autorisation de vacciner contre le Covid-19 en pharmacie. Au ministère de la Santé, on parle d’une décision qui devrait être prise « rapidement » mais qui va « dépendre des approvisionnements en vaccins d’AstraZeneca et des commandes des médecins ». En clair, « en fonction de la consommation, il y aura une ouverture le plus rapidement possible au réseau officinal ». Mais rappelle-t-on, « la HAS incite les personnes avec comorbidités à passer par leur médecin traitant ». Or il s’agit bien de la cible priorisée pour le moment (chez les 50-75 ans).
« Nous recommandons la prescription (et l’administration) des vaccins Covid par les pharmaciens dans un second temps, quand la priorisation vaccinale ciblera les personnes sans comorbidité », a souligné ce matin la présidente de la HAS, Dominique Le Guludec. Elle ajoute : « Nous conseillons aux personnes à comorbidités multiples d’aller vers leur médecin, mais cela n’interdit pas aux pharmaciens de les vacciner. » Ce que confirme le Pr Daniel Floret, vice-président de la Commission technique des vaccins (CTV) de la HAS. « Les pharmaciens sont des professionnels de santé parfaitement à même de juger, selon les patients, qu’ils connaissent bien, s’ils peuvent les vacciner. Il n’y a donc pas lieu fixer une limite d’âge, les pharmaciens pourront vacciner les plus de 75 ans. » Seule restriction : les pharmaciens ne pourront pas prescrire la vaccination aux femmes enceintes, pour lesquelles la HAS préconise par ailleurs l’administration d’un vaccin à ARNm, et aux personnes atteintes d'un trouble de l'hémostase.
Cet élargissement des compétences vaccinales pour les pharmaciens – ainsi que pour les infirmiers et les sages-femmes – concerne désormais les trois vaccins actuellement disponibles, et non le seul AstraZeneca. Dans les faits, pour des raisons logistiques, c’est bien ce vaccin que les pharmaciens seront amenés à utiliser, mais la HAS a souhaité laisser la porte ouverte, sans prendre en considération les caractéristiques de conservation et de transport. D’autant que, selon Dominique Le Guludec, une nouvelle forme de vaccins à ARNm a été développée pour faciliter les conditions de conservation et pourrait être mise sur le marché dans les mois qui viennent, après validation par les agences du médicament européenne et française.
Face à la menace des variants, la HAS compte sur les pharmaciens pour « fluidifier et accélérer le processus de vaccination ». Elle n’est pas la seule. Le ministère de la Santé note la faible consommation du stock de vaccins AstraZeneca la semaine dernière (24 %) et espère que les données scientifiques en sa faveur qui s’accumulent depuis quelques jours et les actions de sensibilisation menées par le Pr Fischer auprès des établissements de santé porteront leurs fruits. Il compte aussi sur la levée ce matin par la HAS de la restriction d’âge aux moins de 65 ans pour le vaccin AstraZeneca pour booster la vaccination, ainsi que sur les pharmaciens. « D’autres vaccins vont arriver, AstraZeneca ne sera pas le seul à l’officine. »
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