Le Quotidien du pharmacien.- Quels sont pour vous les grands enjeux des élections européennes de juin 2024 ?
Aris Prins.- En 2020, la pandémie a mis la santé au centre des priorités de l’Union européenne, en montrant l’importance d’une coopération efficace entre tous les États face à des menaces sans frontières, auxquelles ils ne peuvent répondre séparément les uns des autres. J’espère avant tout que la santé restera une priorité européenne au cours des années à venir ! Le Parlement européen soutient les outils législatifs qui permettront de renforcer les soins de santé primaires et le rôle des pharmaciens d’officine, à travers les nouveaux services comme la vaccination et certains dépistages précoces. Ceci profitera aux patients, tout en réduisant la charge de travail des autres professionnels de santé, en premier lieu les médecins, et renforcera l’efficacité de tous les systèmes de santé existant en Europe.
Le plan européen sera-t-il efficace face aux pénuries et ruptures de stock ?
Le prochain Parlement aura pour mission d’adopter les réformes pharmaceutiques qui détermineront la qualité, la sécurité et la disponibilité des médicaments en Europe. Nous demandons des mesures concrètes pour permettre aux patients, où qu’ils vivent, d’avoir un accès en temps voulu à tous les médicaments, en toute sécurité. Les pharmaciens doivent être plus rapidement informés des ruptures présentes et à venir, et il faut élargir les compétences des Agences en matière de prévention et de gestion des pénuries, en coopération avec les États membres. L’Union doit inciter tous les États à faire évoluer leurs règles nationales, afin que leurs pharmacies puissent travailler de manière plus flexible, notamment en ce qui concerne les conditions de substitution.
Comment appréhendez-vous le futur espace européen des données de santé (EEDS) ?
Les nouveaux députés finaliseront cet espace commun qui marque une étape décisive pour la transformation numérique de nos systèmes de santé. Ils devront s’assurer que le nouveau règlement garantit un bon équilibre entre l’accès et l’utilisation des données de santé à des fins de recherche et de politique de santé d’une part, et la confidentialité et les règles éthiques et professionnelles auxquels sont soumis tous les professionnels de santé d’autre part. Il est indispensable que ce règlement laisse une certaine souplesse aux États en ce qui concerne l’adaptation et l’interopérabilité de leurs dossiers patients numérisés nationaux et autres infrastructures numériques, liées notamment aux e-prescriptions, avec les nouvelles normes européennes.
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