Un échange très tendu a eu lieu hier à l'Assemblée nationale lors de la séance de questions au gouvernement entre Olivier Véran et la députée (ex-LREM) Martine Wonner, désormais bien connue des pharmaciens après son tweet où elle qualifiait ces derniers « d'épiciers qui n'ont jamais réussi médecine ».
Promotrice d'un traitement précoce ambulatoire (TAP) contre le Covid-19 à base de vitamine D, de zinc ou encore d'hydroxychloroquine, l'élue du Bas-Rhin, initiatrice du collectif « Laissons les médecins prescrire », a tenu à interroger à nouveau le Premier ministre sur ce sujet.
« Allez-vous enfin mettre les moyens pour la prévention ? Notamment pour la vitamine D et les thérapies précoces contre le Covid, à la hauteur du zèle que vous mettez pour vacciner et limiter les libertés des Français ? », a ainsi demandé celle qui est psychiatre de profession à l'adresse de Jean Castex. C'est en fait le ministre de la Santé qui va répondre à l'invective.
« Madame la députée, je voudrais vous être agréable, je vous jure que je fais mon maximum, a commencé par préciser Olivier Véran avant de passer à l'offensive. Vous avez tour à tour vanté les mérites de traitements dont même les auteurs considèrent aujourd'hui qu'ils ne sont pas efficaces. Vous avez vanté le non-port du masque (...), vous avez nié tant la deuxième vague que la possibilité d'une troisième vague, vous attaquez assez durement la stratégie vaccinale (...) Je n'ai pas vu les documentaires auxquels vous avez participé (référence à Hold-up dans lequel Martine Wonner est interrogée) mais j'ai vu que la presse déplorait qu'une élue de la nation puisse participer à des documentaires de nature complotiste (...). Chacun dans cet hémicycle est libre de ses interventions, je suis libre de mes réponses, vous l'avez », lui a répondu Olivier Véran de manière cinglante.
Une intervention cependant insuffisante pour dissuader Martine Wonner de surenchérir. « Oui, nous attendons un vaccin sûr et efficace, mais la stratégie vaccinale est insuffisante (...). Vous continuez à nier pour des raisons qui vous échappent, et qui échappent aux Français, le droit de chacun à être soigné, a-t-elle déclaré en accusant Olivier Véran. Des pays comme l'Inde, le Brésil, l'Argentine, pour ne citer qu'eux, utilisent l'ivermectine, l'azithromycine, l'hydroxychloroquine, la vitamine D et le zinc et les hôpitaux restent vides dans ces pays », a-t-elle ajouté, ignorant visiblement qu'un pays comme le Brésil a par exemple dépassé récemment la barre des 200 000 morts liés au Covid.
Une deuxième intervention qui va d'abord inspirer une réponse sarcastique au président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, qui va faire référence au désormais célèbre tweet sur les pharmaciens posté il y a quelques jours par Martine Wonner. « J'ajoute que nous remercions évidemment l'ensemble des pharmaciens qui diffusent les médicaments auxquels vous venez de faire allusion », lui a-t-il lancé devant un Jean Castex hilare, avant de redonner la parole à Olivier Véran.
« Je ne peux pas vous laisser prendre le micro de l'Assemblée nationale pour faire des recommandations médicales qui sont potentiellement délétères, (...) quand des médicaments en interaction sont contre-indiqués, comme c'est le cas de ceux que vous avez cités, cela peut être dangereux », a tenu à rappeler Olivier Véran, avant d'adresser un message aux officinaux. « Heureusement que nous avons des pharmaciens qualifiés, qui sont formés, dévoués et très loin de l'image "d'épiciers" dont vous avez parlé », a-t-il tenu à souligner. « Nous allons avancer sur la recherche thérapeutique, il y a des études en cours, attendez que la science prouve que ces médicaments sont efficaces et pas dangereux », a conclu le ministre de la Santé.
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