• Améliorer la situation économique
« La situation économique des officines continue à se dégrader », observe Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Pour lui, la prochaine convention aura pour objectif premier de briser ce cercle infernal. Et cela passe par une diversification de la rémunération et une meilleure valorisation du métier de pharmacien. Mais surtout, le président de l’USPO souhaite l’établissement d’un contrat avec l’assurance-maladie fixant l’évolution de la marge. Car aujourd’hui, « le système est perturbé par des facteurs extérieurs à la négociation conventionnelle » et rien n’est prévu pour les corriger.
Le directeur général de l’assurance-maladie, Nicolas Revel, en convient : « L’officine n’a pas à subir les conséquences de mesures qui ne la visent pas directement. » Et d’affirmer que l’une des priorités de la nouvelle convention sera de « désensibiliser l’économie officinale des effets secondaires des baisses de prix », qui ont vocation à perdurer.
• Compenser les baisses de prix
Afin de « compenser l’impact des baisses de prix, de faire face aux charges qui augmentent, d’améliorer la croissance des officines et de favoriser le maintien et le développement de la qualité de la prise en charge des patients », la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) demande la création d’honoraires de 2 euros par ordonnance, en moyenne. « Il s’agit d’honoraires supplémentaires – en plus de l’euro à la boîte -, qui s’entendent effectivement en moyenne, détaille son président, Philippe Gaertner, dans le « Pharmacien de France » de février. Le nombre de boîtes dispensées étant stable, nous n’avons pas de raisons de toucher aux honoraires à la boîte, qui ont en effet équitable pour toutes les pharmacies. » Le syndicat fixe l’enveloppe nécessaire à 500 millions d’euros en année pleine pour compenser les baisses de prix et demande 700 millions d’euros supplémentaires pour le fonctionnement des entreprises. Pour atteindre cette enveloppe, la FSPF propose la création d’honoraires permettant un minimum de perception par ordonnance, l’introduction d’une rémunération pour les complexités de certaines dispensations (âge, types de médicaments, ALD), la revalorisation de l’honoraire pour ordonnance complexe et la rémunération des interventions pharmaceutiques ou de la préparation des doses à administrer.
• Instaurer une rémunération à l’ordonnance
L’USPO souhaite, elle aussi, aller vers une rémunération à l’ordonnance avec un minimum de perception, couplé à d’autres systèmes. Le montant de ce minimum de perception pourrait se situer « entre 3 euros et 3,50 euros », évalue Gilles Bonnefond. De même, le président de l’USPO estime que la dispensation d’une ordonnance complexe doit également donner lieu à une rémunération spécifique. « La complexité peut être liée au nombre de lignes, comme aujourd’hui, mais aussi au type de patient ou à une catégorie particulière de produits », précise-t-il. Plus largement, Gilles Bonnefond explique que « la nouvelle rémunération devra être adaptée aux défis que la profession doit relever sur l’accompagnement du sujet âgé et des patients chroniques, la lutte contre l’iatrogénie, le bon usage du médicament, la prévention, le bilan de médication, la coordination des professionnels de santé entre la ville et l’hôpital ».
• Offrir de nouvelles missions
L’USPO se dit favorable à la poursuite de la diversification du mode de rémunération avec notamment une indemnisation de nouvelles missions pour le suivi et l’accompagnement du patient, en particulier des personnes âgées. Un honoraire pourrait ainsi rémunérer le statut de pharmacien correspondant, choisi par le malade. « Une rémunération annuelle pourrait être accordée à l’officinal pour réaliser des bilans de médication, lutter contre l’iatrogénie, et accompagner les patients », souligne Gilles Bonnefond. Une somme supplémentaire serait octroyée pour la livraison des médicaments à domicile et la préparation des doses à administrer, lorsque cela est nécessaire.
FSPF et USPO attendent aussi que cette convention ouvre de nouveaux champs d’intervention aux pharmaciens, notamment dans les domaines des entretiens pharmaceutiques, du dépistage, ou encore de la prévention.
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