Économie : les officinaux doutent des effets bénéfiques des honoraires

Pour plus de la moitié des titulaires, la mise en place d’honoraires n’est pas à même de désensibiliser leur rémunération des baisses de prix.

En 2019, trois nouveaux honoraires feront leur apparition : un honoraire pour toutes les ordonnances, un honoraire liée à la dispensation de médicaments spécifiques (stupéfiants, hypnotiques…), et un honoraire en fonction de l'âge des patients (plus de 70 ans et moins de 3 ans). Au total, les pharmaciens pourront percevoir jusqu'à 5 honoraires, si l'on ajoute l'honoraire à la boîte et celui accordé pour la délivrance des ordonnances complexes (cinq lignes et plus). Pour Nicolas Revel, directeur général de l'UNCAM, « Il est intéressant de disposer d’un éventail d’honoraires. Cela permet de reconnaître les diverses interventions du pharmacien. Il est important de considérer que toutes les ordonnances ne se valent pas. Certaines sont plus complexes que d’autres. Cela a beaucoup de sens et répond parfaitement à l’une des aspirations fortes de la profession : le cœur du métier du pharmacien doit être mieux reconnu » (voir notre interview). L'idée d'introduire des honoraires est aussi de moins exposer les officinaux aux effets économiques des baisses de prix, ajoute-t-il.

Les pharmaciens paraissent, eux, plus réservés. En effet, selon une enquête réalisée par la société Call Medi Call* et présentée ce matin à l’occasion de la 18e Journée de l’économie de l’officine organisée par « le Quotidien du pharmacien », 53,4 % des titulaires interrogés estiment que la mise en place d’honoraires n’est pas à même de désensibiliser leur rémunération des baisses de prix. À l’opposé, près de 29 % les jugent capables de jouer un rôle d'amortisseurs.

* Enquête réalisée du 12 au 20 septembre 2017 auprès de 1 066 pharmaciens d’officine.