On doit notamment à la députée du Nord la loi – votée à l'unanimité - sur l'interdiction de la vente de cartouches de protoxyde d'azote aux mineurs. Sans aucun doute l'un des faits les plus marquants pour cette membre de la commission des affaires sociales. Et en tout cas le plus symbolique pour cette ancienne adjointe qui place la prévention au cœur de ses préoccupations.
« Je trouve que l'État ne fait pas assez dans ce domaine, et surtout qu'il ne s'appuie pas assez sur les professionnels de santé de terrain », déclare-t-elle, insistant sur le rôle clé que pourrait endosser le pharmacien, y compris dans le dépistage. « Tout ce que nous vivons et entendons au comptoir de la part de patients suivis par des médecins, mais aussi des infirmières, des kinés et d'autres acteurs de santé, nous donne une connaissance exceptionnelle des besoins de la population », estime Valérie Six.
Autoriser les pharmaciens aux renouvellements
La pharmacienne revendique par conséquent pour la profession une place plus centrale dans le parcours des patients. Que ce soit dans la lutte contre le tabagisme, avec notamment le droit à la prescription des substituts nicotiniques, la prise en charge de la contraception, pourvu qu'elle soit doublée pour les jeunes filles de consultations médicales régulières, l'accompagnement de certaines pathologies chroniques comme le diabète et, bien entendu, le renouvellement de prescriptions, y compris pour les hypnotiques, les anxiolytiques et les dispositifs médicaux, notamment les bandelettes.
Ce dernier point, qui a fait l'objet d'une mesure dérogatoire pendant la pandémie, devrait, selon elle, entrer dans le droit commun. Car il s'agit, dans un contexte de désertification médicale croissant, d'alléger la tâche des médecins. Les pharmaciens doivent être partie prenante et détenir des compétences déjà accordées aux infirmières, affirme la députée du Nord. Ainsi, elle pourrait envisager une révision du statut du pharmacien correspondant en Ehpad encore trop peu développé. « De même, je plaide en faveur de la possibilité pour les résidents en EHPAD de conserver leur professionnel de santé habituel », déclare Valérie Six.
Elle s'est également illustrée dans le sillage de l'affaire dite Orpéa, aux côtés de sa consœur Agnès Firmin Le Bodo, au sein de la mission flash concernant le rôle des proches dans la vie des Ehpad. C'est ainsi que la pharmacienne conçoit son rôle de députée. « Notre connaissance du terrain nous rend légitime à être force de propositions », affirme-t-elle, misant davantage sur le pragmatisme et l'efficacité que sur les lignes partisanes.
Si elle ne devait retenir qu'une dernière proposition pour la profession, la députée souhaiterait conférer au pharmacien et au médecin traitant un rôle de « régulateur » dans le traitement des données patient. « Les data fusent à partir de multiples sources, mais personne n'est réellement habilité à arbitrer. Qui mieux que ces professionnels de santé proches du patient peut intervenir ? », constate-t-elle.
Enfin la docteure en pharmacie a une dernière suggestion, cette fois à titre personnel. « Pourquoi ne pas permettre aux diplômés de rester inscrits à l'Ordre une fois qu'ils sont élus et s'adonnent exclusivement à leur mandat. Ils ne continuent pas moins à rester pharmacien dans leur action », déclare la pharmacienne députée, interrogeant la règle ordinale qui veut que toute inscription soit liée à un établissement pharmaceutique.
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