DANS le cadre des discussions au Parlement autour du projet de loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, plusieurs amendements favorables aux pharmaciens ont déjà été rejetés ou purement et simplement retirés. Ils concernaient le maintien de molécules antibiotiques sur la liste des médicaments accessibles aux groupements de producteurs, et surtout, le maintien des remises sur les antibiotiques en faveur des pharmaciens. Peine perdue, donc, pour les officinaux spécialisés dans la pharmacie vétérinaire. Pour autant, leurs représentants ne veulent pas baisser les bras, et gardent espoir de bouger un tant soit peu les lignes d’un texte, pour l’heure, plutôt favorable aux vétos. Un texte qui, depuis hier, est discuté par les sénateurs.
À ce stade de la navette parlementaire, Jacky Maillet, président de l’ANPVO* propose un nouvel amendement qui concerne l’alinéa 58 de l’article 20 de la loi. Celui qui condamne à deux ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende les professionnels convaincus de compérage. En l’espèce, le texte stipule « le fait, pour les personnes habilitées à prescrire ou à délivrer des médicaments vétérinaires, de former une entente en vue d’obtenir des avantages, de quelque nature que ce soit, au détriment du détenteur des animaux ou de tiers ». Ce sont justement les trois derniers mots de l’alinéa que regrettent les pharmaciens. « Cela pose le problème de la concurrence, explique Guy Barral, président de l’UNPVO**, si un GIE (N.D.L.R., Groupement d’Intérêt économique) vend moins cher que le veto d’en face ou que le pharmacien du coin, la condamnation pourrait tomber au motif qu’il y aura eu atteinte au chiffre d’affaires des autres professionnels. Cette disposition est dangereuse, pour tout le monde, y compris les vétérinaires. » Et Jacky Maillet d’argumenter : « Cette rédaction induit, sans le vouloir, si ce n’est une interdiction, du moins une difficulté juridique importante pour les regroupements d’achats de médicaments vétérinaires constitués entre personnes habilitées à prescrire ou à délivrer les médicaments vétérinaires. »
L’enquête de « Que Choisir » a ranimé l’espoir.
Indéniablement, la récente enquête publiée par la revue « Que Choisir » (antibiotiques dans les volailles) a ranimé la flamme des pharmaciens engagés dans la défense de l’activité. « Si l’UNPVO a décidé de présenter de nouveaux amendements au Sénat c’est bien à cause de cette enquête, reconnaît Guy Barral. C’est un fait nouveau, et l’on sait les sénateurs sensibles à l’avis des associations de consommateurs et des paysans. »
Un nouvel espoir, donc ? « Oui, assure le président de l’UNPVO, d’autant que l’Europe est derrière nous. Le thème des résistances antibiotiques est de plus en plus médiatisé, et cela travaille pour nous. Nous avons un certain nombre de députés européens acteurs sur ces sujets. »
** Union nationale pour la pharmacie vétérinaire d’officine.
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