Le tourisme pharmaceutique se développe

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Publié le 04/03/2016

Crédit photo : Phanie

En garantissant, à peu de chose près, les soins de santé pour tous, la France connaît peu le phénomène de tourisme médical. C’est pourtant loin d’être une nouveauté en Europe et dans le monde. La Bolivie, Cuba, la Hongrie, la Pologne, l’Inde, sont des destinations de choix pour des patients qui ne peuvent se payer les soins dont ils ont besoin dans leur propre pays. Jusqu’alors, il s’agissait principalement de soins chirurgicaux, dentaires, esthétiques.

Mais un nouveau phénomène émerge désormais à cause du prix extrêmement élevé de nouveaux traitements comme ceux de l’hépatite C. Le tarif imposé par Gilead, le fabriquant de Sovaldi et d’Harvoni, a défrayé la chronique. Aux États-Unis par exemple, la dose quotidienne à prendre pendant 12 semaines coûte 1 000 dollars. Soit 84 000 dollars pour le traitement complet.

Ainsi, quand l’Australien Greg Jefferys a appris qu’il avait une hépatite C, il a immédiatement compris qu’il n’aurait jamais les moyens de se soigner chez lui et a sauté dans un avion pour l’Inde, où le traitement complet coûte moins de 900 dollars. Ce tourisme pharmaceutique sort de l’ombre à cause du prix de nouveaux traitements comme Sovaldi et Harvoni, mais il semble exister de longue date. Loon Langte vit en Inde et a contracté le VIH en 1987.

À l’époque, il ne pouvait pas se payer le traitement, puis les génériques sont arrivés. Le patient a voulu faire bénéficier d’autres malades vivant hors de l’Inde de ces traitements financièrement accessibles. Il transporte régulièrement, et en toute illégalité, des médicaments à l’étranger, d’autres que lui le font à l’occasion d’un voyage.

L’une d’elle s’agace : « Je déteste le terme de tourisme médical, il s’agit de sauver des vies. » Hépatite C, cancers et sida sont les pathologies pour lesquelles le tourisme pharmaceutique a de beaux jours devant lui.

Avec l’AFP