La définition de l’éjaculation précoce (EP) n’est pas encore complètement fixée : les spécialistes fondent son diagnostic sur la latence entre la pénétration et l’éjaculation (qui survient avant la pénétration ou moins d’une minute après celle-ci, parfois deux minutes pour certains auteurs), sur l’incapacité du sujet à se retenir d’éjaculer et sur les conséquences psychologiques négatives du trouble (stress, frustration, évitement des rapports sexuels).
Épidémiologie.
Il est difficile d’apprécier la fréquence de l’éjaculation précoce car, souvent, le patient hésite à en parler : les chiffres avancés varient entre 4 % à 40 %… On estime toutefois que ce trouble affecte, globalement, environ 20 % de l’ensemble des hommes.
Physiopathologie.
On distingue des hommes souffrant d’éjaculation précoce pendant toute leur vie sexuelle (EP primaire) et d’autres qui s’en plaignent tardivement, le trouble accompagnant alors des difficultés érectiles (EP secondaire). L’EP, dont les causes restent complexes et mal connues, a une composante innée, génétique (polymorphisme dans le gène du transporteur de la dopamine). Elle peut aussi être acquise et résulter alors souvent d’une anxiété de performance et/ou de problèmes psychologiques mais également de troubles prostatiques, d’une hyperthyroïdie ou accompagner le sevrage de certaines drogues.
Traitement.
Le traitement médicamenteux de l’éjaculation précoce s’est longtemps limité à l’application sur le gland d’anesthésiques locaux (lidocaïne, prilocaïne, hors AMM). Ce traitement local, n’exposant guère qu’à une dysérection ou à une intolérance vaginale de la partenaire, sont privilégiés en première ligne de traitement de l’EP.
La dapoxétine (Priligy) constitue une alternative systémique : elle est administrée à raison de 30 ou 60 mg 1 à 3 heures avant le rapport sexuel, sans excéder une prise/jour. Cet inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (ISRS) d’action rapide mais transitoire retarde le délai avant éjaculation. C’est d’ailleurs l’action sur l’éjaculation des antidépresseurs inhibiteurs de la recapture de la sérotonine qui a inspiré le développement de la dapoxétine dans le champ de la sexologie. Ces psychotropes, administrés hors AMM, ont une demi-vie bien plus prolongée, s’accumulent dans l’organisme et s’administrent 4 à 6 heures avant le rapport sexuel (vs 1 à 2 heures pour la dapoxétine). La dapoxétine est dénuée d’action psychotrope.
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