Les mots du conseil

Par
Publié le 01/03/2018
Article réservé aux abonnés

Quand consulter ?

Une consultation est nécessaire si les symptômes de rhinite allergique surviennent pour la première fois afin d’éliminer une autre étiologie, si les symptômes sont sévères ou persistants, s’ils sont associés à de l’asthme, s’ils ne sont pas caractéristiques ou s’ils s’accompagnent d’autres signes associés (douleurs faciales, saignements de nez, fièvre, rhinorrhée purulente…), si le traitement a été suivi correctement mais n’a pas été efficace. De même en cas de conjonctivite allergique, il faudra consulter en cas de signes généraux associés, de douleur, de photophobie, de vision floue, de baisse de l’acuité visuelle…

Quels sont les principaux allergènes ?

Les principaux allergènes des allergies saisonnières sont les pollens d’arbres et de graminées. Le potentiel allergisant du pollen d’une plante dépend de la nature des particules protéiques libérées par les grains de pollen, la taille du pollen, la quantité de pollen émise par la plante (une plante anémophile, dont le pollen est transporté par le vent, est plus allergisante qu’une plante entomophile, dont le pollen est transporté par les insectes). À titre d’exemple, parmi les arbres à fort potentiel allergisant : le bouleau, le noisetier, le cyprès, le platane, le chêne…* Parmi les herbacées, on retrouve les graminées, l'ambroisie, l'armoise, le plantain… Les périodes d’allergie sont variables selon la plante : par exemple février à avril pour le bouleau, à partir de janvier pour le cyprès, à partir de mai pour les graminées… Il est possible de connaître le taux de pollens sur le site www.pollens.fr qui présente une carte de vigilance hebdomadaire des pollens par département.

Les autres allergènes sont les acariens, les poils de chat (une protéine que l’on trouve sur ces poils), chien, cheval, hamster, lapin…, certaines moisissures (en fin d’été)…

La rhinite allergique d’origine professionnelle est principalement due aux farines et au latex.

Quels sont les principaux facteurs de risque ?

Un patient ayant des antécédents personnels ou familiaux d’affections topiques ou d’autres affections allergiques aura plus de risques de souffrir de rhinite allergique saisonnière. L’homme est plus touché que la femme.

Contre les allergènes de la maison

Nettoyer et aérer régulièrement la chambre (quotidiennement).

Éviter l’humidité qui favorise la prolifération des acariens et des moisissures.

Éviter de surchauffer les pièces.

Éviter les textiles tels que tapis, peluches, moquette…

Laver le linge de lit deux fois par mois à 60 °C.

Il est possible d’utiliser des housses de protection antiacariens sur les oreillers et matelas.

Choisir des sommiers à lattes (sans textile) avec des pieds permettant d’éviter le contact avec le sol.

Éviter les contacts avec les animaux domestiques, ou a minima ne pas leur laisser l’accès aux chambres et au salon et les brosser à l’extérieur.

Contre les allergènes extérieurs

On peut limiter l’exposition aux pollens à défaut de pouvoir l’éliminer complètement. Pour cela, éviter les pics polliniques (plutôt en fin de journée en ville et en début de journée à la campagne), garder les fenêtres fermées la nuit lors des périodes critiques, éviter de sortir au milieu de la journée lorsque le temps est sec et chaud et lorsque la densité pollinique est importante. Pour les amateurs de jardins, éviter de planter dans son jardin les espèces les plus allergisantes (cyprès, thuyas, bouleau). Faire une taille régulière empêche les fleurs d’apparaître et limite ainsi la quantité de grains de pollen. Tondre régulièrement la pelouse empêche les graminées qui s’y trouvent de produire des fleurs. Utiliser alors un masque et des lunettes de protection.

Conseils généraux

De façon générale et quelle que soit l’allergie, il est conseillé d’éviter le tabagisme qui peut aggraver les symptômes de l’allergie.

En cas de conjonctivite allergique, retirer les lentilles de contact et ne pas en remettre tant que l’œil est atteint. L’application de sérum physiologique ou d’une compresse imbibée d’eau froide peut soulager de manière transitoire les symptômes.

En quoi consistent les tests cutanés d’allergie ?

Les tests permettent de confirmer un diagnostic posé par interrogatoire clinique. Il s'agit de déposer une goutte d'extrait d'allergène sur la peau et de piquer le derme (ce sont les prick tests). En cas d'allergie, les mastocytes, qui portent des IgE spécifiques, dégranulent et provoquent une réaction de type urticaire (l’histamine est utilisée comme témoin positif). Celle-ci est positive lorsque la papule atteint au moins 4 à 5 mm. Les antihistaminiques inhibant la réaction cutanée avec l’allergène (prurit, érythème, papule), ils doivent être arrêtés au moins 4 jours avant le test. Ces tests sont plus sensibles et moins spécifiques que le dosage sanguin des IgE spécifiques (ils peuvent être positifs sans qu’il y ait d’allergie dans 20 % des cas).

En quoi consiste la désensibilisation (ou immunothérapie spécifique) ?

La désensibilisation spécifique par voie sublinguale (Stallergènes) consiste à déposer sous la langue des doses progressivement croissantes de solution d’allergène (sous forme de lyophilisat ou solution sublinguale) afin de diminuer la réponse immunitaire IgE dépendante. Elle s’effectue sur plusieurs mois. En raison du risque de réaction anaphylactique, elle est encadrée par des médecins expérimentés.


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3415