La demande d’un probiotique comme régulateur de la flore apparaît dans plusieurs cas de comptoir à l’officine. Le conseil associé au probiotique doit donc être connu pour ces cas.
Diarrhée.
Face à une demande à l’officine contre la diarrhée, différents conseils sont de mise :
- Exclure la nécessité d’une consultation : celle-ci s’impose en cas de terrain vulnérable (nourrissons de moins de 1 an, personnes âgées, pathologie particulière…), si d’autres signes sont associés (fièvre, vomissements, perte de poids brutale, glaires, sang…), s’il y a une notion de voyage dans un pays tropical récent, si une diarrhée importante apparaît suite à la prise d’antibiotiques (risque de colite pseudo-membraneuse), si l’automédication n’a pas suffi ou si elle dure…
- Attention aux signes de déshydratation tels que soif, langue sèche… : chez le nourrisson proposer un soluté de réhydratation orale avant même la consultation. Chez les plus grands, boire beaucoup : eau, bouillon de légumes, jus de fruits, eau sucrée, soda.
- Favoriser riz, carottes et éviter fruits crus ou légumes verts crus, boissons glacées.
- En prévention pour l’entourage : laver les mains plusieurs fois par jour en période de gastroentérite, avant les repas, après les toilettes, changer les serviettes, nettoyer les poignées de portes…
- Le conseil d’un probiotique accompagnera la réhydratation et un traitement éventuel.
Voyageur.
Le voyageur peut être confronté à des troubles du transit liés aux modifications d’habitudes, alimentaires ou autres, à l’origine de constipation ou de diarrhées. Pour éviter les diarrhées, on conseillera au voyageur de certains pays de consommer de l’eau encapsulée ou traitée (Aquatabs, Micropur…), y compris pour le lavage des dents, d’éviter les glaces et les glaçons, d’éviter les poissons et viandes peu ou pas cuits, les fruits de mer et plats consommés froids. Si les études sont trop rares pour valider l’utilisation des probiotiques en prévention de la diarrhée du voyageur, ils sont utilisés, pris de un jour à une semaine avant le voyage, pour préparer la flore aux changements alimentaires et éviter les petits désagréments.
Ballonnements.
Chez le patient sujet à des ballonnements banals liés à des changements alimentaires, on conseillera d’abord de réduire les aliments trop riches en fructose tels que certains fruits (pommes, poires, cerises, pêches, prunes…), certains légumes (haricots, aubergines, choux, asperges, lentilles, pois), le miel, le chocolat, le nougat, la noix de coco, les chewing-gums, les boissons sucrées aromatisées, les sodas…
Les probiotiques pourront accompagner ces conseils dans le but de restaurer la flore déséquilibrée.
Sportif.
Chez le sportif, les troubles digestifs sont fréquents, surtout dans les sports d’endurance tels que le marathon et dans des conditions difficiles de chaleur, d’altitude… Les atteintes sont œsogastriques (crampes épigastriques, RGO…) ou coliques (douleurs abdominales, envies impérieuses ou diarrhées, pendant ou après l’épreuve). Outre des sorties adaptées à l’effort attendu et une alimentation adaptée, une cure de probiotiques peut être proposée 1 mois avant l’épreuve.
Prise d’antibiotiques.
Les antibiotiques rompant l’équilibre de la flore intestinale, la restauration de celle-ci par des probiotiques a fait l’objet de plusieurs études : d’après certaines études, l’administration de probiotiques pourrait réduire le risque de moitié mais ces résultats sont controversés. D’autres études sur les souches et les doses devraient être réalisées. Les probiotiques sont à prendre en prévention dès le début de la prise d’antibiotiques et jusqu’à une semaine après leur arrêt. Ils sont à prendre à distance de la prise de l’antibiotique.
Laits du bébé.
Les probiotiques complètent parfois les formules de laits destinés aux bébés qui souffrent de coliques et de ballonnements, avec un faible taux de lactose pour limiter la fermentation colique, une forte teneur en protéines solubles (rapport caséines/protéines solubles proche du lait maternel pour une meilleure digestibilité), des protéines partiellement hydrolysées pour une meilleure digestibilité.
Les probiotiques sont aussi présents dans certains laits pour les bébés qui ont tendance à la constipation, avec un apport glucidique constitué uniquement de lactose (le lactose fermente en acides organiques dans le colon, gonfle la charge osmotique et augmente la motilité intestinale), une teneur en caséine diminuée (rapport caséine/protéines solubles plus proche du lait maternel, vers 40/60), une augmentation du rapport calcium/phosphore (pour des selles plus molles), l’enrichissement en magnésium…
Doit-on réfrigérer les probiotiques ?
Certains probiotiques nécessitent d’être maintenus au frais car la viabilité des bactéries pourrait être meilleure. Mais de nouvelles techniques d’enrobage et d’encapsulation ont permis d’améliorer la survie des souches à température ambiante. La conservation dépend donc de chaque spécialité.
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