Après avoir écarté un risque de complications et mesuré le caractère passager des symptômes, le pharmacien doit rassurer en expliquant les causes et les symptômes de la maladie.
Quelle est la fréquence de ses crises hémorroïdaires ?
La maladie alterne des périodes d'activité marquée et des phases de rémission. Elle est volontiers chronique, des périodes aiguës qualifiées de crises peuvent se superposer. Les manifestations chroniques sont le plus souvent le fait des hémorroïdes internes qui ne sont habituellement pas douloureuses.
Quels sont les facteurs favorisants ?
Les circonstances qui constituent des facteurs de risque sont les troubles du transit (en particulier la constipation), la sédentarité, la grossesse, l'accouchement, l'alimentation, le port de vêtements et des sous-vêtements serrés ou moulants, la pratique de certains sports (cyclisme, équitation) et certaines professions (conducteurs).
Comment se forme le prolapsus ?
Le prolapsus se produit lors de la défécation. L'extériorisation des hémorroïdes hors du canal anal se fait sous forme d'une masse qui peut être perçue par le patient. Il peut persister et entraîner une gêne mécanique avec suintement et prurit, le saignement n'est pas systématique. L'examen montre une tuméfaction anale avec une zone interne rouge. Les crises sont en général de courte durée (deux à quatre jours).
Comment se manifeste une crise ?
Des picotements peuvent précéder la survenue des hémorroïdes. En revanche, il est rare qu’un prurit anal soit avant-coureur de la pathologie. Le saignement (facultatif) est typiquement rythmé par la défécation. Il est discret et fait de sang rutilant séparé des selles, il s'écoule le plus souvent tout de suite après la défécation.
Le saignement peut-il devenir un facteur alarmant ?
La rectorragie correspond à l’évacuation par l’anus de sang rouge. Ce saignement provient des capillaires de la muqueuse anale, il se manifeste en jet ou en goutte à goutte et survient à la fin des selles, non mélangé aux matières fécales ou sous forme de simple trace à l'essuyage. Ce symptôme n'est pas spécifique de la maladie hémorroïdaire et peut révéler d'autres pathologies tumorales ou inflammatoires. C’est un signe d’alarme et un examen proctologique complet s'impose en cas de récidives fréquentes.
Comment interpréter les symptômes douloureux ?
La douleur n'est pas toujours présente et n'est pas corrélée au volume de la dilatation : des hémorroïdes volumineuses peuvent rester indolores alors que de petites dilatations peuvent entraîner des douleurs insupportables. Les manifestations douloureuses intenses et brutales provoquées par un effort physique, une contrainte mécanique ou un traumatisme (grossesse, accouchement) plaident en faveur d'une thrombose hémorroïdaire (THE). Mais il existe des phénomènes douloureux aigus, paroxystiques, sans thrombose visible.
Quels sont les symptômes caractéristiques d'une THE ?
Elle est le plus souvent externe due à la formation d'un caillot sanguin associé à une réaction inflammatoire. On constate une tuméfaction localisée sous la forme d'une boule dure de taille variable. La douleur est intense et siège à la marge anale, elle est permanente et non rythmée par la défécation. Sa régression dure une ou plusieurs semaines, elle peut laisser une séquelle cutanée inesthétique à la périphérie de l'anus (marisque) qui nécessite un geste chirurgical.
Faut-il redouter des complications ?
Les hémorroïdes n'entraînent que très peu de complications et il n'y a aucun risque d'évolution maligne d'une pathologie hémorroïdaire. Une irritation voire une surinfection peuvent se retrouver au niveau de la marge anale mais le risque mycosique n'est pas plus élevé chez les patients atteints d'hémorroïdes.
Quand doit-on faire des examens cliniques ?
Le diagnostic est purement clinique, il est basé sur un interrogatoire. Un examen plus minutieux peut être utile afin d’écarter d’autres affections plus graves (affections malignes de l’intestin, de l’anus, maladie de Crohn…). La confirmation du diagnostic nécessite un bilan proctologique, voire colique, et génito-urinaire avec toucher rectal et si besoin, anuscopie et sigmoïdoscopie.
L'alimentation a-t-elle un rôle ?
Aucun traitement préventif n’est efficace en dehors de la lutte contre les troubles du transit. Toutefois, en poussées, il est recommandé de s’abstenir de consommer certains aliments irritants pour la muqueuse digestive : épices, agrumes, boissons gazeuses, alcoolisées ou excitantes (café, thé).
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