Comment prendre en charge l’hyperthyroïdie ?
Une fois le diagnostic posé, la plupart des traitements ont pour but de limiter la quantité excessive d'hormones thyroïdiennes grâce à des agents antithyroïdiens de synthèse (ATS). Ceux-ci n'empêchent pas la sécrétion d'hormones thyroïdiennes déjà synthétisées, la normalisation n'est donc obtenue qu'après plusieurs semaines. La surveillance est annuelle pendant 2 à 3 ans, le revers de la médaille, est le développement d'une hypothyroïdie réactionnelle. Le passage transplacentaire des ATS expose au risque d'hypothyroïdie et de goitre fœtal.
Existe-t-il des alternatives thérapeutiques ?
La seconde approche, plus radicale, est l'exérèse (ablation) du tissu thyroïdien par chirurgie ou par administration d'iode radioactif permettant de détruire partiellement la thyroïde. Ces derniers traitements ont l'avantage non seulement de contrôler les phases actives de la maladie mais aussi de prévenir les complications.
Comment instaurer le traitement radio-isotopique ?
L'iode 131 par voie orale s'utilise seul ou en complément d'un traitement par ATS ou d'une intervention chirurgicale. Le traitement se fait en milieu hospitalier selon un protocole de radioprotection précis. Selon la dose administrée une hypothyroïdie parfois définitive peut survenir. Une contraception efficace est indispensable chez la femme en âge de procréer durant les six mois qui suivent le traitement.
Quel est le principe du traitement de l'hypothyroïdie ?
L'objectif est d'apporter à l’organisme les hormones que la glande ne peut plus fabriquer en quantité suffisante. Il fait appel à une thérapie substitutive avec des hormones d’origine synthétique (lévothyroxine T4) sous forme orale. Il permet rapidement d’éliminer tous les symptômes. Il ne faut jamais être iatrogène et se caler sur la TSH du sujet avant l'apparition de l'affection. Seule contrainte, c’est un traitement à vie mais une surveillance médicale régulière permet de mener une vie tout à fait normale.
Comment instaurer le traitement de l’hypothyroïdie ?
Le traitement est difficile à équilibrer il ne faut pas faire de dosages trop fréquents et prendre son temps pour une substitution très progressive. La dose nécessaire se situe aux alentours de 1,7 µg/kg/jour. La posologie doit ensuite être adaptée à chaque patient en fonction du taux de TSH. Chez le patient âgé, la dose se situe plutôt aux alentours de 1,3 µg/kg/jour. Dans cette population ainsi que chez les coronariens, il est préférable de débuter un traitement par dose faible en augmentant les doses par palier de 15 jours. Une prise unique, le matin à jeun, à distance de toute alimentation (au moins 20 à 30 minutes avant le petit-déjeuner) permet de diminuer les variations d’absorption et d’améliorer l’équilibre hormonal.
Quel doit être le suivi thérapeutique ?
L’objectif est de maintenir la concentration de TSH dans les limites de la normale. L’efficacité du traitement sur les signes cliniques de l’hypothyroïdie n’apparaît qu’après un temps de latence de plusieurs semaines. Il est recommandé de contrôler la TSH 6 à 8 semaines après la mise en route du traitement. Une fois la dose d’équilibre atteinte, il convient de doser la TSH six mois plus tard. Un contrôle biologique annuel suffit ensuite en l’absence de manifestations cliniques de sur ou sous-dosage. Un oubli ponctuel est sans conséquence, Il ne faut ni rattraper une prise oubliée ni doubler la prise suivante (risque de tachycardie). Les dosages hormonaux doivent être faits de préférence dans un laboratoire spécialisé.
Comment traiter une patiente hypothyroïdienne et enceinte ?
Les besoins en hormones thyroïdiennes s’élèvent d’environ 25 % à 40 % durant la grossesse. Le traitement substitutif doit être rigoureusement poursuivi avec un premier contrôle des hormones thyroïdiennes et de la TSH dès le premier ou deuxième mois. L’idéal est d’obtenir un chiffre de T4 libre au deux-tiers supérieurs de la fourchette des valeurs normales données par le laboratoire. Des dosages plus fréquents et une adaptation de la posologie sont nécessaires. Les doses antérieures doivent être reprises dès l’accouchement et poursuivies pendant l’allaitement, la lévothyroxine ne passant pas dans le lait maternel.
Quel est le traitement des ophtalmopathies ?
Dans les formes modérées, le traitement est local pour protéger la cornée : larmes artificielles, collyres lubrifiants, ports de lunettes de soleil, de masques en cas d'occlusion palpébrale. Dans les formes sévères de fortes doses de corticoïdes peuvent être bénéfiques.
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