L’obésité est définie par l’OMS comme « un excès de masse grasse entraînant des conséquences néfastes pour la santé », appréciée par rapport à une valeur normative liée à l’âge et au sexe : la masse grasse représente 10 % à 15 % du poids d’un homme jeune en bonne santé et 20 % à 25 % d’une femme jeune. Elle est définie depuis 1997 par un descripteur simple : l’index de masse corporelle ou IMC (poids corporel en kg/ (taille en m)²).
À l’échelle mondiale. En 2008, plus de 1,4 milliard de personnes ≥ 20 ans était en surcharge pondérale ; quelque 200 millions d’hommes et 300 millions de femmes étaient obèses, soit 11 % de la population ≥ 20 ans. La population obèse excédera probablement 1,2 milliard en 2030.
En France. Surcharge pondérale et obésité ont augmenté depuis les années 1990. Selon l’enquête ObéPi (2012), 32,3 % des Français ≥ 18 ans sont en surpoids et 15 % présentent une obésité. La prévalence du surpoids est plus élevée chez l’homme ; celle de l’obésité est identique pour les deux sexes. Dans tous les cas, la prévalence de l’obésité augmente avec l’âge, est plus importante au sein des milieux défavorisés et suit un gradient nord-sud en France. Une tendance au ralentissement de la prévalence de l’obésité mériterait d’être confirmée.
Surpoids et obésité sont associés à la mondialisation d’un style de vie inadapté au métabolisme humain et à de nombreux paramètres environnementaux :
- la prise alimentaire est souvent désorganisée (absence de rythme régulier, grignotage) et la simple suppression des apports alimentaires extra-prandiaux suffirait souvent à équilibrer le bilan énergétique sans restriction calorique. Le recours à des plats industriels réduit la consommation de glucides complexes, de légumes ou de fruits frais et, parallèlement, une augmentation de l’absorption de calories et de lipides (qui, fréquemment, constituent 40 % des apports énergétiques quotidiens au lieu des 30 % recommandés). L’alcool favorise la prise de poids, autant par son apport énergétique que par son action sur l’oxydation des lipides ;
- la relation inverse entre niveau de revenu et obésité retrouvée dans les pays industrialisés s’explique par les inégalités sociales en matière de santé et par une alimentation plus riche en lipides dans les foyers à bas revenus ;
- industrialisation et urbanisation, réduisant la dépense énergétique quotidienne (moins de travaux de « force ») et favorisant la sédentarité, concourent à l’épidémie d’obésité dans les sociétés développées ;
- la température moyenne, de plus en plus élevée, dans les logements favorise probablement le surpoids. À ce propos, l’association négative entre la quantité de tissu adipeux brun et la température extérieure pose la question d’un lien entre le réchauffement climatique et la progression de l’obésité ;
- divers polluants issus de la plasturgie (phtalates, organotines) interfèrent avec le métabolisme des adipocytes. Dioxines, furanes et polychlorobiphényles (PCB), des perturbateurs endocriniens bioaccumulables dans le tissu adipeux, sont aussi tenus comme susceptibles d’altérer l’adipogenèse ;
- un intérêt croissant est porté à l’influence possible de la flore intestinale et peut-être certains virus sur l’adipogenèse et le surpoids.
Il faut noter que le degré d’héritabilité génétique de l’obésité varie entre 25 % et 40 % et que celui de l’obésité abdominale isolée est de 50 % (l’obésité purement génétique reste rare : elle est liée, par exemple, à des mutations affectant le gène codant le récepteur de la leptine). Cette prédisposition, généralement polygénique, se traduit par une susceptibilité d’un sujet à gagner du poids dans un contexte alimentaire et culturel donné.
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