La ménopause intervient entre 45 et 55 ans. Environ 33 % des femmes de 45-49 ans et 83 % des femmes de 50 à 54 ans sont ménopausées (source ANAES, 2004). La moitié des femmes se déclare gênée par les troubles du climatère (source INSERM, 2012). Les bouffées de chaleur représentent le symptôme le plus souvent rapporté.
Du point de vue physiologique, la ménopause correspond à l’épuisement du stock de follicules entraînant l’arrêt de la production des hormones ovariennes, œstrogènes et progestérone. Le taux de progestérone diminue le premier, suivi d’une chute du taux d’estrogènes. Le déficit en hormones sexuelles provoque un déséquilibre général et contribue à l’apparition des troubles du climatère. L’ostéoporose et les maladies cardiovasculaires constituent des risques à long terme.
Les troubles vasomoteurs : ils sont liés à la chute en estrogènes et correspondent aux bouffées de chaleur et aux sueurs nocturnes. Ces symptômes sont fréquents et souvent mal supportés. Selon certaines études, ces troubles pourraient être considérés comme des marqueurs de risque cardio-vasculaires. Ces troubles peuvent également apparaître chez les femmes recevant un traitement anti-estrogénique (tamoxifène, inhibiteurs de l’aromatase…).
Les troubles vaginaux : le déficit en estrogènes entraîne une modification de la paroi vaginale qui devient plus fine, plus sèche et perd en élasticité. Cette modification est à l’origine de brûlures, d’un prurit, et de douleurs pendant les rapports sexuels.
Les troubles urinaires : la carence estrogénique est citée comme une cause de l’incontinence d’effort (sphinctérienne). Même minime, une incontinence urinaire nécessite une prise en charge afin d’en limiter son évolution. Le pharmacien peut évoquer les consultations spécialisées (bilan urodynamique) pour une prise en charge complète.
Les troubles cutanés : les estrogènes interviennent à plusieurs niveaux dans le développement cutané. Ils participent à la constitution de l’épiderme par stimulation de la synthèse des kératinocytes et à l’hydratation de la peau par stimulation des glandes sébacées et sudorales (formation du FHL). Ils contribuent aux propriétés du derme (élasticité et fermeté) en stimulant l’activité des fibroblastes. La chute des taux d’estrogènes accentue la déstructuration de la peau, qui devient plus fine, sèche et terne. La sénescence de la peau est accélérée par le tabac, l’alcool et l’exposition excessive aux UV.
Les troubles psychologiques : il s’agit des troubles de l’humeur et des insomnies. À noter que le lien entre dépression et ménopause, parfois suggéré, est discuté.
L’ostéoporose : la carence en estrogènes accélère le vieillissement du tissu osseux. L’activité ostéoblastique n’est plus stimulée et celle des ostéoclastes n’est plus freinée. Cette maladie est silencieuse, d’où l’importance d’identifier les signes et les facteurs aggravants afin de mettre en place une prévention appropriée.
Les maladies cardiovasculaires : la fréquence des maladies cardiovasculaires augmente chez les femmes ménopausées, suggérant une protection par les hormones sexuelles féminines avant la ménopause. Les mécanismes ne sont pas connus. Le risque de maladies cardiovasculaires est augmenté par le surpoids, le diabète, l’hypertension artérielle ou l’hypercholestérolémie.
Article précédent
Les mots du conseil : les questions fréquentes des patientes
Article suivant
Quelques définitions
Les produits du conseil
Conseil à l’officine
Les mots du conseil : les questions fréquentes des patientes
Un peu de physiopathologie
Quelques définitions
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques