Le pharmacien adjoint est, dès la sortie de la faculté, censé être familier de sa pratique professionnelle. Du moins en théorie. « Entre la fin de nos études et le début de notre carrière professionnelle, il n’est pas rare que le métier ait vu d’importants changements, qu’ils soient législatifs ou d’ordre pratique. On se perd parfois entre ce qui est autorisé et ne l’est pas », constate une pharmacienne adjointe en région parisienne. Même pour les vétérans qui exercent le métier depuis des décennies, rester informé de leurs droits, de leurs devoirs et des possibilités qu’offre la profession, détaillés dans des arrêtés régulièrement remis à jour, invalidés ou remplacés au fil des années, n’est pas une tâche aisée.
D’autant que depuis la pandémie de Covid-19, l’augmentation rapide et continue des nouvelles missions, des outils ainsi que des avancées technologiques et thérapeutiques aboutit à une multiplication de ces informations. Bien vite, les connaissances théoriques peuvent se retrouver dépassées. Et l’accès aux renseignements, tout comme leur présentation, n’est pas toujours limpide « Très souvent, les informations ne sont ni claires, ni synthétiques. Or, lorsque nous sommes au comptoir, en face du patient, il faut trouver une réponse rapidement », affirme une autre adjointe, elle aussi en région parisienne.
De nombreux officinaux se tournent vers leur instance ordinale pour obtenir des éclaircissements. « Chaque jour, nous recevons plus d’une centaine de mails d’adjoints, d’étudiants ou d’avocats qui nous posent des questions liées à la pratique professionnelle ou à leurs droits. Pourtant, beaucoup de réponses figurent déjà dans nos revues ou sur le site internet de l’Ordre », observe Jérôme Parésys-Barbier, président du Conseil central de la section D (adjoint) de l’Ordre national des pharmaciens.
Face aux interrogations de ses confrères, le conseiller ordinal a développé l’idée d’un ouvrage offrant des réponses claires aux questions les plus courantes et d’un accès aisé. « Les pharmaciens passent déjà beaucoup de temps en back-office, aux dépens de celui dédié aux patients. Il faut absolument réduire le temps perdu à chercher des informations. C’est de cette volonté qu’est né “le Nouveau guide du pharmacien adjoint” », confie Jérôme Parésys-Barbier.
Mettre à profit le format numérique
Disponible sous format numérique sur le site de l’Ordre* et en version papier, la version 2023 du guide comprend 68 pages. Divisé en plusieurs sections (bonnes pratiques, numérique en santé, démarche qualité à l’officine…), il traite aussi bien des activités et des outils du pharmacien (vaccination, entretiens pharmaceutiques, e-prescription, TROD…) que de ses droits et obligations. Ainsi, les procédures à suivre pour signaler une agression, participer au capital d’une officine ou remplacer un adjoint sont aussi abordées. « C’est un vrai travail d’équilibriste », reconnaît Jérôme Parésys-Barbier : « Il faut aller à l’essentiel, sans être trop exhaustif, car l’espace est limité, tout évitant également d’être succinct ».
Face aux contraintes inhérentes à son format papier, le guide met à profit son format numérique, avec de très nombreux liens et QR codes régulièrement remis à jour qui renvoient vers le site de l’Ordre, le code de la santé publique (CSP) ou le « Journal officiel ». « Notre but est avant tout de fournir un accès facile aux informations complètes dont ont besoin les adjoints, tout en communiquant l’essentiel directement au sein de l’ouvrage », explique Jérôme Parésys-Barbier. Des encadrés permettent aussi à la section D de partager sa vision et son opinion sur les thèmes traités.
Publié pour la première fois en novembre 2022, le guide est le fruit du travail collaboratif de plusieurs dizaines de personnes, comprenant des élus de l’Ordre ainsi que leurs conseillers et d’autres contributeurs extérieurs. « La première version nous a pris plus d’un an, car nous voulions créer quelque chose qui pourrait servir de référence. », indique Jérôme Parésys-Barbier, qui évoque les nombreuses réunions et débats sur le choix des sujets, le ton utilisé et même le code couleur adopté. L’écriture commence en juillet et se termine en octobre, avant d’être relu par de nombreuses personnalités de l’Ordre, comme sa directrice générale Caroline Lhopiteau.
Quels changements pour 2024 et au-delà ?
Chaque année apportant son lot de modifications, le « nouveau guide du pharmacien adjoint » est en perpétuelle évolution. De nouveaux passages devront être ajoutés, tandis que d’autres une fois devenus obsolètes seront retirés, l’objectif étant d’éviter que l’ouvrage n’atteigne une taille trop conséquente. « Pour l’édition de cette année, nous attendons les fameux textes sur les TROD cystite et angine. La place croissante de la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et des technologies numériques, comme l’intelligence artificielle (IA) vont aussi influer sur la rédaction du guide. Et en 2025, il y aura probablement une section dédiée au cannabis thérapeutique », énumère Jérôme Parésys-Barbier, qui reconnaît que le document est encore « perfectible ». Il envisage également, à l’avenir, de collaborer avec les autres sections de l’Ordre pour créer un guide qui s’adresserait à l’ensemble de la profession. Une initiative qui permettrait d’améliorer la visibilité du livre auprès des pharmaciens… ainsi que les actions menées par le CNOP à leur intention.
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