Une visite médicale préalable est une bonne précaution en cas de pathologie chronique.
- Précautions de base : avoir sur soi une ordonnance complète rédigée en DCI (voire un compte rendu médical rédigé en anglais), emporter une quantité supérieure de traitement pour faire face à une éventuelle prolongation imprévue du séjour, préférer les comprimés, gélules et présentations perlinguales, se munir d’un certificat (rédigé en anglais pour les pays anglophones) justifiant la possession d’un matériel d’injection, disposer d’une attestation légitimant un traitement par morphiniques ou d’autres molécules pouvant être considérés comme « illicites » dans certains pays.
- Mesures spécifiques : celles-ci diffèrent selon la pathologie concernée (asthme, diabète, insuffisance veineuse, maladies cardiovasculaires, cancer, VIH…).
Décalage horaire
Au-delà de l’insulinothérapie, en tenir compte aussi pour les contraceptifs oraux, les anticoagulants…
Protection antivectorielle
Elle est d’autant plus essentielle que les moustiques (horaires de piqûres variant selon les espèces) et tiques transmettent de nombreuses pathologies :
- Moustiques : dengue, chikungunya, encéphalite japonaise, fièvre jaune, fièvre du Nil occidental, fièvre Zika…
- Tiques : maladie de Lyme, encéphalites à tiques…
Mesures de protection : vêtements couvrants, biocides pour imprégnation des vêtements (de moins en moins recommandée pour la population générale), tissus ou moustiquaires (perméthrine, deltaméthrine), répulsifs – bien respecter les recommandations faisant référence au nombre d’applications, à l’âge et à l’éventuel état de grossesse (DEET, IR3535, KBR3023, PMDRBO).
Prévention du paludisme
Le paludisme concerne principalement l’Afrique subsaharienne (risque plus de 1 000 fois supérieur par rapport aux zones tropicales d’Asie et d’Amérique latine), l’espèce Plasmodium falciparum étantessentiellement en cause dans les formes graves).
Se rappeler que le risque est proportionnel à la durée d’exposition, même si une seule piqûre peut théoriquement suffire.
La protection repose sur la connaissance du risque, la prévention personnelle antivectorielle (PPAV) par les répulsifs, voire l’emploi pour la nuit d’une moustiquaire imprégnée d’insecticide et d’une chimioprophylaxie (qui ne dispense pas des deux premières mesures).
Trois antipaludiques sont actuellement recommandés (la nivaquine a été abandonnée). Vigilance quant aux possibles interactions médicamenteuses.
Troubles digestifs : turista
Elle est fréquente (40 % dans les pays de la zone tropicale à « niveau d’hygiène insuffisant ») – E coli entérotoxinogène, virus, parasites rarement -, survient souvent en début de séjour et dure seulement quelques heures ou jours ; mais il existe des formes subaiguës, voire prolongées. Des formes graves sont possibles aux âges extrêmes de la vie et/ou en cas de comorbidités. Les formes fébriles sont potentiellement plus sévères ; dans ce cas, toujours penser au paludisme*.
Traitement : réhydratation, antisécrétoire (racécadotril) – lopéramide déconseillé sauf en cas de diarrhée très liquide ou de nécessité fonctionnelle comme un trajet en avion -, antibiothérapie (adultes : azithromycine 4 cp à 250 mg en 1 seule prise ou 2 cp/j pendant 3 jours, ciprofloxacine 1 cp à 500 mg 2 fois par jour pendant 3 jours, métronidazole en cas de, rare, giardiase).
L’enfant et le mal des transports
Du fait d’une immaturité cérébrale, le mal des transports ne se manifeste généralement qu’à partir de l’âge de 2 ans (risque maximal entre 2 et 12 ans).
Surtout à redouter en bateau, voiture, train ou avion.
La phytothérapie : la menthe et l’angélique.
Les médicaments : Nausicalm (à partir de 2 ans), Mercalm (à partir de 6 ans), Vogalib (à partir de 6 ans), Scopoderm (à partir de 15 ans).
L’homéopathie : Cocculine, Cocculus Complexe n° 73.
Médicaments et voyages
Outre la vérification des quantités nécessaires pendant le déplacement, il peut être utile de :
- vérifier un risque éventuel de photosensibilisation et de prodiguer alors les conseils habituels (protection vestimentaire, crème antisolaire haute protection…) ;
- contrôler la problématique des produits de la chaîne du froid et proposer le cas échéant une pochette isotherme pour la conservation de certains médicaments : insuline, interférons…
- envisager d’éventuelles adaptations posologiques en cas de long voyage avec un décalage horaire marqué.
Transport de médicaments stupéfiants à l’étranger dans le cadre d’un traitement médical : le transport personnel de médicaments stupéfiants et assimilés (buprénorphine) dans le cadre d’un traitement médical exige le respect de règles précises, différentes selon que le pays destinataire est signataire ou non de l’accord de Schengen.
- Pays de l’espace de Schengen : demander l’attestation ad hoc à l’ARS de la région où le médecin est enregistré (www.ars.sante.fr).
- Autre cas : s’informer sur le site de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (www.incb.org/incb/en/travellers/country-regulations.html), demander l’attestation de transport éventuellement nécessaire auprès de l’ANSM (www.ansm.sante.fr).
Le diabétique en voyage
Les points-clés : type de diabète, ancienneté (complications, notamment cardiovasculaires), médicaments utilisés, décalage horaire ?
Les conseils doivent porter sur le diabète de type 1 : tenir compte du décalage horaire (en principe à partir de 3 heures), renforcer l’autocontrôle glycémique en cas de décalage horaire, ne jamais interrompre une insulinothérapie en cas d’infection accompagnée d’une fièvre élevée et d’une diminution de l’appétit, se munir d’un antidiarrhéique (lopéramide), boire régulièrement dans les pays chauds, recommander une activité physique progressivement croissante, porter sur soi une carte de diabétique.
Insuffisance veineuse et voyage
Deux points clés sont la durée prévue et le mode de déplacement.
Conseiller une consultation médicale avant le départ aux patients ayant des antécédents de thrombophlébite (injection sous-cutanée préventive d’une dose d’héparine de bas poids moléculaire quelques heures avant l’aller et le retour).
Ainsi que de lutter contre l’immobilité prolongée (avion, autobus…), de porter des chaussettes/bas de contention durant les déplacements et d’absorber régulièrement des boissons non alcoolisées durant le transport (l’alcool facilite la déshydratation).
Trousse à pharmacie du voyageur
Sa composition doit, bien entendu, être adaptée à la destination.
- La trousse « de base »
Antalgique/antipyrétique : paracétamol ; antidiarrhéique antisécrétoire : racécadotril ; anti--émétique : métopimazine ; antibiotique : si séjour prolongé (et sur prescription médicale) ; sérum physiologique : en monodose (+ collyre) ; antiseptique cutané ; pansements stériles et sutures adhésives ; bande de contention ; thermomètre ; pince à épiler ; crème écran solaire : indice supérieur ou égal à 50 ; préservatifs.
- Médicaments de prévention
Répulsif : contre les moustiques et autres arthropodes ; antipaludique préventif : si nécessaire ; solution hydroalcoolique : pour l’hygiène des mains ; produit pour la désinfection de l’eau de boisson : pour les séjours « aventureux ».
* Toute fièvre au retour d’une zone tropicale, ou pendant le séjour, est un paludisme jusqu’à preuve du contraire.
Pour en savoir plus Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire (BEH) : parution chaque année, début juin, d’un dossier actualisé « Conseils et recommandations sanitaires aux voyageurs » Ministère de la Santé et de la Prévention : https://sante.gouv.fr Santé publique France : www.santepubliquefrance.fr Vaccination Info Service : http://vaccination-info-service.fr Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères : www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs
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